Rechercher dans ce blog

samedi 15 août 2015

Découvrir Kourou sous un autre angle

         Bon c'est vrai Kourou, n'est pas loin de Cayenne, 60 Km bien installée dans le coffre du TOY, ça se fait tout seul. La semaine dernière, l'Homme a fait des réservations au C.S.G (Centre spatial Guyanais), parce que même si on est déjà allé plusieurs fois pour regarder Ariane s'envoler dans l'espace, on en a jamais profité pour faire le tour de ce site qui fait la taille de Paris "intra-muros".

Tout le monde se prépare pour décoller vers 10h00, on a rendez vous à 13h00 mais l'Homme a prévu une petite visite d'un coin assez sympa mais il n'en a pas dit plus. Sauf qu'au moment de monter dans la voiture je me suis pris une fin de non recevoir ! ! !


      



Et oui, INTERDIT aux chiens le C.S.G ! !  et moi je me retrouve toute seule à la maison tandis que la Princesse et l'Homme s'en vont après m'avoir demandé comme tous les jours de surveiller la maison. Alors pour moi la visite du centre spatial, ça c'est résumé à ça:






Du coup pour faire cet article comme un  vrai reporter, j'ai fait comme d'habitude, j'ai écouté de mes deux -grandes- oreilles et j'ai piqué les photos dans l'appareil. Normalement vous devriez avoir  une retranscription assez fidèle de cette journée.

       Une petite heure de route après avoir quitté Remire, voilà déjà le pont qui permet de passer sur le Kourou et d'entrer dans la ville. Direction le quartier des roches qui se trouve au bout de Kourou et qui dispose de plages magnifiques alors que franchement on était certain que les seules belles plages de Guyane était à Remire;
Pour preuve, quelques photos des lieux:


                Lorsqu'on arrive au bout de la route du quartier des roches, on découvre un sémaphore, posé là juste au bout de la langue de terre qui sépare l'océan du fleuve Kourou. L'histoire nous apprend que cette tour servait à communiquer avec les îles du salut et de cette activité en a découlé son nom "la tour Dreyfus".


Rien d'extraordinaire au demeurant sauf qu'il est rare de voir en Guyane des rochers de formes arrondis plongeant dans la mer. et en plus ce lieu est un endroit connu pour accueillir occasionnellement des lamantins, ces immenses herbivores marins, hélas nous n'en verrons pas durant notre visite.

En prenant sur la gauche et en longeant la mer nous découvrons une succession de petites plages de sable blanc bien entretenues avec carbets, cocotiers, ...

Un peu le paradis sur terre quoi, avec une belle invitation à longer la mer en profitant du calme des lieux car nous sommes lundi et personne ou presque à l'horizon.




   

 Mais voilà que le temps file et nous avons rendez vous à 13h au musée de l'espace pour notre visite guidée du centre spatial.





        Je ne serai pas trop vache, j'éviterai les longs commentaires dithyrambiques et techniques qui ne passionneraient que certains d'entre vous et je m'en tiendrai à vous montrer le plus impressionnant à savoir les TROIS sites de lancement, Ariane 5, Vega et Soyouz.
La zone de lancement d'Ariane 6 est en construction et devrait être opérationnelle vers 2020.

Avant les photos, quelques précisions. Ariane est le lanceur le plus puissant dont dispose le centre, c'est une opération européenne non habitée car si le projet franco-allemand était jusqu'en 1989 d'envoyer du monde dans l'espace, la chute du mur de Berlin et la nécessité faite à l'Allemagne de mobiliser ses capitaux pour intégrer la partie est de son territoire va faire péricliter cet idéal et amener à un peu plus de rationalité et de rentabilité économique;
En effet, le choix est fait de s'orienter vers une activité commerciale: l'envoi de satellite à desseins civil ou militaire en orbite.






C'est de là que partent les lanceurs qui font la fierté de la France depuis des années en raison d'une fiabilité impressionnante, il suffit si on en doute, d'observer les chinois pour lesquels le taux de réussite pour placer un satellite commerciale en orbite est de 46%.



          Quand on connait le coût de développement, de conception puis de construction d'un satellite, on a bien les boules que le prestataire de service "merde" dans la mise sur orbite.
A l'heure actuelle, la guerre des prix débute dans ce domaine mais la fiabilité reste cependant le maître mot.



Il est bon de savoir que les américains qui jusqu'alors n'avaient fait que du militaire se lancent via une société privée bénéficiant du savoir faire militaire US, sur le marché des lanceurs commerciaux.







  

 

   Mais à côté d'Ariane, il faut compter avec Soyouz. Particularité de ce lanceur, il est entièrement géré par les russes qui bénéficiant des structures françaises lancent pour leur compte des satellites commerciaux. Le lanceur est plus petit et peut transporter une charge moindre. Si la fiabilité est bonne, récemment un raté a faire perdre deux satellites. L'enquête qui a suivi a révélé une erreur de l'équipe russe et non du CSG. Il faut savoir que même si les équipes travaillent en coopération, elles ne se mélangent pas et les russes protègent leur savoir faire, ne serait ce qu'au travers de la langue, la preuve .......








  Le lanceur Soyouz contrairement aux deux autres lanceurs du site est assemblé à l'horizontale et redressé au dernier moment sur sa base de lancement.


Comme on le voit sur la photographie, le lanceur est jusqu'au dernier moment enfermé dans le hangar puis, la structure recule de 80 mètres et lors de la mise à feu, les réacteurs propulsent les gaz enflammés dans la tuilière et sur le site en béton.


Pour Ariane, les gaz sont canalisés dans des tuyaux et on envoie une quantité d'eau impressionnante pour ramener les particules au sol et les récupérer pour traitement.

Un objectif derrière cette coopération du CSG, peut être relancer le projet des vols habités, ...









                Tout est en russe, des fois, avec la traduction française mais pas toujours. Sur chaque container arrivant depuis la mère Russie, il est marqué EN GROS que toute manipulation doit être réalisée par du personnel russe . . . .

Et le petit dernier qui est le plus léger de la gamme des lanceurs, "Vega".



          Et pour diriger tout cela, il faut un centre névralgique, c'est la salle JUPITER, composée de deux parties, la première réservée au personnel chargé du contrôle et la seconde, séparée par une vitre qui permet aux clients, politiques, ... d'assister à toutes les opérations de lancement. C'est de là aussi que le lanceur est suivi jusqu'à la mise sur orbite du ou de ses satellites.




   Sur l'écran, les éléments du dernier vol Ariane, VA225 du 20 août 2015, le dernier lancement et ... normalement une nouvelle réussite d'Ariane qui transportera deux satellites

Voili, voilà, plus d'explications rendraient l'article fastidieux et trop technique alors je m’arrête là, si le sujet vous passionne, faites donc un saut sur le site du CSG, vous y apprendrez plein de choses très intéressantes:
Cliquez ici et vous saurez tout ;-)


jeudi 6 août 2015

On s'est quand même réconcilié . . .

   Mais non, on ne s'était pas disputé et j'avais mordu personne, c'est juste que depuis les cascades de Fourgassié, la Princesse était fort en colère avec ceux qui pourrissent la nature guyanaise.

Mais l'Homme lui, a toujours plus d'un tour dans son sac pour lui redonner le sourire et lui rappeler que la vie est merveilleuse sous les tropiques. Alors il a décidé de l'amener visiter les marais de Kaws qui se trouvent au bout de la route de Roura. Certes me direz vous, visiter des marais c'est pas le top du romantisme, mais là c'est différent, c'est une réserve naturelle dans laquelle se trouve le village de Kaw et qui est un lieu privilégié pour rencontrer des caïmans et de nombreux oiseaux

C'est un coin vraiment magique que l'on visite en pirogue avec un guide qui vous explique tout sur la nature et les habitants de ce paradis perdu.


          Lorsqu'on parle de marais en Guyane la plupart d'entre vous se dise, en plus de se faire dévorer par les moustiques à la maison, ils vont se mettre au beau milieu d'un marais à la nuit tombée !!! ils sont fous ...
Pas tant que ça, l'eau du marais est légèrement acide ce qui fait que les moustiques ne s'y développent pas et qu'on a passé une après midi et une soirée tranquille avec un superbe pique nique dans un carbet au bord de l'eau.
C'est tellement beau que plutôt d'aboyer mille et une choses, je préfère que vous découvriez le site en images, avec bien sur quelques commentaires de mon cru, mais pas trop.

                Le village de Kaw est au milieu du marais, une cinquantaine de personnes vivent ici à l'année et voit défiler de 20 000 à 30 000 personnes par an. Leur activité principale: la pêche et bien sur un peu de tourisme. Depuis quelques jours, une antenne relais a été posée aux abords du village et la technologie est à disposition de tous. Progrès merveilleux pour des gens qui n'étant pas reliés au reste du département par la route devaient en cas d'urgence faire 45 mn de pirogue pour rejoindre la terre ferme et de là rouler encore 1h30 mn pour obtenir des secours !!!

Vous avez vu, j'ai cité le nombre de visiteurs dans les marais et pourtant, chose étonnante aucun déchet à perte de vue, comme quoi, lorsque c'est surveillé tout change, en fait ce serait quand même mieux que ce soit la mentalité des gens qui évolue, mais ça c'est une autre histoire ....


          Quel plaisir de s'enfoncer tout doucement dans les méandres du marais. Il faut savoir que la majorité des herbes sont flottantes ce qui fait que bien que nous suivions certains tracés pour éviter de s'enliser (l'eau a déjà commencé à baisser d'un mètre avec la fin de la saison des pluies) il est toujours possible de naviguer sur les herbes ;-)

Et bien sur lorsque l'on s'enfonce on trouve des champs de nénuphars dont certains ont la particularité d'ouvrir leurs fleurs uniquement à la nuit venue, et comme on était encore sur le site on en a profité pour les photographier.



                  On fait aussi de drôle de rencontres dans les marais, car bien que ce soit une réserve naturelle, l’élevage y est autorisé, d'ailleurs le fameux bœuf que nous mangeons en Guyane n'en est pas vraiment, c'est tout simplement du zébu dont la grande majorité a grandi en plein air, se nourrissant de la végétation de Kaw.


         La décoration que celui-ci a à son oreille explique peut être un peu son, air courroucé et suspicieux !!

Mais avec tout ça vous allez finir par dire qu'on a rien vu de sauvage dans cette fameuse réserve. Mais si bien sur, sauf que c'est pas facile de les photographier les animaux "sauvages", c'est pas comme au zoo ...  Mais avec un peu de persévérance j'ai réussi à vous ramener quelques spécimens d'oiseaux . . . .





        Mais bon, je sais très bien ce que vous êtes en train de vous dire, "ça fait 10 mn que je lis son article et il m'avait promis des crocodiles (déjà c'est des caïmans, c'est pas la même chose !) et j'ai pas vu la queue d'un machin capable de me faire un nouveau sac à main ou bien une nouvelle paire de bottes alors, c'est bidon son truc ?!? ...


Ben non, je vais vous les montrer ces fameux caïmans, vous verrez que ce n'est pas les plus gros loin de là, ce sont de jeunes caïmans, moins craintifs, les plus vieux sont enfoncés plus profonfement sous l'eau et sont capables de rester plus d'une heure sans remonter à la surface.
De plus la réserve est jeune et cette zone est longtemps restée terrain de chasse pour les guyanais. Il faut savoir qu'un caïmans met 5 ans pour atteindre sa maturité sexuelle et qu'il se reproduit à un rythme très très lent.


         Les photos que vous allez voir sont celles de caïmans de 1 à 3 ans, voire certains sont nés au cours de la saison des pluie. Nous avons vu un TRÈS gros mais lorsque la pirogue est arrivé à côté de lui il s'est enfui à toute vitesse, secouant fortement notre embarcation, ....





                                     En regardant ces photos, vous avez du remarquer deux choses:
               1/ Il s'agit de photos de nuit, non pas par snobisme mais tout simplement parce que ces charmants animaux sont indétectables dans la journée, à ce moment là c'est eux qui nous surveillent, seul le bruit du glissement d'un corps dans l'eau peu attirer notre attention, mais ... c'est déjà trop tard.
En fait, leur point faible sont leurs yeux qui reflètent deux points rouges dans la nuit et qui permettent de les repérer, tout simplement.
                2/ Ces  photos sont prises depuis l'embarcation, il est fini le temps où le guide attrapait le caïman et vous faisiez une belle photo avec ce dernier dans les mains. Une charte de bonne conduite s'impose peu à peu et au fur à mesure, ces pratiques disparaissent pour le bien de la faune locale (peut être au grand désespoir de certains mais dans ce cas là, rien ne vous empêche d'aller chasser les "gros morceau de 3 ou 4 mètres" pour faire ensuite un bon repas, mais ça, c'est une autre histoire .......)






Voilà, c'est fini pour cette fois, comme vous le voyez c'est du simple, du vrai, de l'authentique, tout ce qui faut pour vous donner envie de venir nous voir et passer quelque temps en immersion dans ce monde merveilleux.

Très bientôt de nouvelles aventures car on profite de l'arrivée de la saison sèche pour faire quelques sorties avant qu'il ne fasse vraiment très chaud (octobre novembre ==> bon courage Aymeric)

Bises à tous, ....