Et sans mentir, je crois pouvoir dire . . . .
. . . qu'il ne l'a pas regretté.
Il est venu nous voir durant 10 jours et pour ce faire, il a abandonné sa tendre et douce et il a oublié de mettre mes copines ERA et JOY dans ses bagages ...
Moi qui comptait sur de belles retrouvailles canines, je n'ai eu que quelques poils et les odeurs lointaines de mes cops ...
En plus, à peine arrivé, le voilà qu'il file direct amenant l'Homme avec lui, direction Kourou, pour assister à un lancement de Soyouz visant à mettre en orbite deux satellites (les n° 9 & 10) devant permettre à terme le fonctionnement le système Galileo de GPS européen. La princesse, les enfants et moi sommes restés à la maison, c'était à 23h ...
Par contre, on voit bien qui c'est les privilégiés !!! ils ont eu droit d'assister au lancement en VIP depuis la salle de contrôle Jupiter avec les petites fours, le standing et tout le tralala ...
"Le sésame" permettant d'entrer dans le saint des saints, "la salle Jupiter" qui est le cerveau de tous les lancements de Kourou. Russes et européens travaillent main dans la main derrière les baies vitrées sous l’œil attentif du public, institutionnels et clients.
L'écran géant de contrôle, dupliqué maints fois et de façon détaillée devant chaque intervenant de la salle. Nous sommes à 45 mmn et 50 secondes du lancement, il n'y aura pas de retard, par contre, il faudra attendre (pas nous en tout cas !!) 3h58 mn pour voir la mise en orbite réalisée.
DEUX lumières dans la nuit, celle du Soyouz et celle du sourire du Pi enchanté devant la magie d'un tel événement.
Après cette sortie magnifique, il y eu plein de ballades sur la plage de Remire-Montjoly (pour le plaisir de Patrick mais un peu aussi pour le mien), de longues heures de promenade avec des rencontres marines quelquefois étonnantes ..... comme ce bébé tortue luth qui n'est jamais parvenu à rejoindre les eaux profondes et que nous avons découvert mort sur le sable à quelques mètres de la mer, victime collatérale de l'émergence annuelle.
Il y a eu aussi plein de promenades sur les sentiers de Guyane, une virée aux îles du salut, de longs moments de détente dans la piscine où je surveillais des discussions sans fin car moi, je n'aime pas l'eau.
Mais aussi la visite des marchés locaux pleins de bruits et d'odeurs, desquels on revient avec des épices, des fruits sucrés et des souvenirs de soupes chinoises dignes des contrées reculées de l'orient.
P.S: Vous ne rêvez pas, les tomates sont bien à 5€ le Kg, sachant qu'au Brésil, on les trouvera à 4 réals le Kg soit 1€ !!!
Et puis il y a eu aussi la descente jusqu'à Saint Georges de l'Oyapoque et la rencontre avec le Brésil, un moment inoubliable -pour eux- moi je suis restée à la maison (et qui c'est qui va garder la princesse et les enfants quand l'Homme se taille des jours durant en vadrouille, soit disant pour le boulot mais en fait pour aller s'éclater avec les potes en forêt ou je ne sais quoi d'autre . . . c'est pas une vie -de chien-, je vous le dis)
C'est au petit matin après une nuit passée au village que nous découvrirons un endroit particulier de ce territoire au bout du monde que certains appellent encore "le dernier far west". Là alors que le soleil se lève tout doucement au dessus de la forêt et que les premiers oiseaux prennent leur envol, ...
Voilà qu'apparait devant nous le pont de l'Oyapoque, né d'un accord passé, il y a de cela plus de 15 ans entre le président brésilien de l'époque et M. Jacques CHIRAC. Les deux hommes rêvaient d'établir un lien au dessus du fleuve entre deux villages, St. Georges et Oyapoque.
Le rêve est devenu réalité et le pont est apparu, d'une architecture époustouflante, surplombant la brume et le fleuve, liant définitivement le territoire français du bout du monde au reste de l'Amérique du sud du moins par voie terrestre.
Pour ceux qui l'on déjà vu ou qui sont déjà passé dessus, n'aurait-il pas un petit lien de parenté avec viaduc de Millaut ?!?
Mais voilà, nous sommes au bout du monde et des fois les décisions les plus volontaristes abdiquent devant le kafkaïen des administrations .
Cela fait maintenant 5 ans que le pont est prêt à recevoir piétons et automobilistes, à ouvrir aux guyanais les portes d'un immense continent et pourtant ...
R I E N
Il faut attendre, quoi, . . . nul ne le sait vraiment et pourtant toutes les infrastructures sont prêtes, ... Et en attendant, la nature reste là, impassible, voire dure et impitoyable, prête à reprendre ses droits si jamais l'Homme vient à reculer.
En attendant toujours . . . du chaque côté du pont des hommes, des policiers, brésiliens et français, surveillent ce pont, tache indue imposée surement par la bêtise humaine.
Par contre si vous passez dans le coin, n'hésitez pas vous présenter aux policiers qui gardent chaque côté de cette oeuvre architecturale. C'est avec plaisir qu'on vous laissera faire quelques pas jusqu'au cône de Lubec qui trône au milieu du pont, symbolisant la frontière entre les deux nations.
Des anecdotes, je pourrai vous en raconter des dizaines sur cette aberration. N'avez vouis pas remarqué sur la photo que tous les panneaux lumineux sont allumés, il en est ainsi de jour comme de nuit pour le contrôle comme pour les bureaux ....
Gaspillage me direz vous, surement mais celui que l'on pense. TROIS groupes électrogènes ont été installés en prévision du développement de l'Oyapoque, développement qui ne s'est pas fait, alors les groupes tournent au minimum et tombent en panne à tour de rôle, sous utilisés même s'ils consomment 60 000 L de gasoil par an !!!
Bon ben voilà, le "Pi" est reparti, la tête plein de souvenirs avec un seul espoir revenir bientôt car il reste encore tant de choses à découvrir. Bientôt Aymeric sera là avec ses deux princesses. De nouvelles aventures débuteront.
Les jours passeront et bientôt viendra le temps d'un nouvel article sur nos aventures en France (métropolitaine)
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