Que le temps file vite en Guyane . . .
Voilà déjà 3 mois que la famille est rentrée du Brésil et voilà un bon moment que je n'ai plus rédigé d'article pour le blog. Entre temps, nous avons eu la visite de Bernard, si si, notre BERNARD national ;-)
Pour ceux qui n'ont pas la chance de connaitre Bernard, et s'il fallait le résumer en quelques mots, c'est le super pote de l'Homme (et de toute la famille aussi). Toujours partant, il a 20 ans de plus que lui et sa question essentielle lorsqu'ils sont ensemble est :
Je vous rassure la question reste en suspens et c'est très bien comme cela car elle revient sur le tapis à chaque fin de repas devant un verre de rouge ou de blanc . . .
Philosophiquement c'est assez intéressant de les observer, surtout qu'il faut écouter leur discours sous l'éclairage de la diminution du liquide contenu dans la bouteille qu'ils ont préalablement choisi de boire ;-)
Trêve de blabla, Bernard, pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est lui. Pour les autres, vous pouvez constater qu'il a très bonne mine ...
Depuis que la famille bourlingue partout en Guyane, comme nous, vous commencez à bien connaître le département. Certaines choses, nous les avons faites plusieurs fois mais d'autres sont des nouveautés, alors chaque fois que les copains viennent nous rendre visite, on en profite. On fait les incontournables mais en même temps, on a des découvertes. C'est sur celles ci que nous nous attarderons dans cet article en mettant bien sur à chaque fois Bernard à l'honneur.
Vous avez vu la phrase en "italique", c'est un message subliminal; la tribu commence à avoir la bougeotte et les astres s'alignent tout doucement, à suivre . . . .
Je pense que le récit que je vais vous faire ne suivra pas l'ordre chronologique mais bon, il ne faut pas m'en vouloir, je n'ai pas pu toujours être là sur toutes les virées, il a fallu que je pique des photos, que j'écoute les récits, un vrai boulot de reporter . . .
Et à côté de ça j'ai aussi une vie bien à moi, il faut que je m'occupe des petits orphelins à quatre pattes qui courent partout dans le jardin . . . .
Tout d'abord un grand classique dont j'ai été royalement exclue, les deux compères sont allés voir un lancement d'Ariane en salle Jupiter II, VIP bien sur, Bernard était comme un fou, il a dit que c'était vraiment un truc à faire une fois dans sa vie.
Ne vous privez pas de ce spectacle que personne ne peut se lasser de voir et de revoir, en cliquant sur les différentes images pour les agrandir.
Et en vrai, ça donne vraiment des frissons ...
Nous sommes les leaders en matière de lanceur dans le monde et il faut savoir que cette activité ne coûte rien à l’État, elle dégage même quelques bénéfices; mais surtout, tout est investi dans la recherche.
Il y a un truc qu'on a découvert il n'y a pas très longtemps et ce grâce à la ¨Princesse (elle connait plein de monde bien placé ;-) c'est la découverte de la Guyane en ULM et vu du dessus je peux vous dire que c'est vraiment grandiose, alors on allait pas priver le Bernard d'une aussi belle ballade.
Voici les deux protagonistes de l'affaire, à gauche, maillot rose casaque grise, le Bernard et à droite son destrier volant tenue bicolore grise et jaune, c'est l'annonce d'un grand moment.
Au fait j'étais là moi, oh bien sur pas dans la machine volante mais sur le ponton, et oui, les chiens sont admis et d'ailleurs c'est un de mes potes qui surveille . . .
C'est bon, tout le monde a embarqué, Bernard est aux anges et puis il peut avoir confiance, son pilote on le connait bien c'est un pilote d'hélicoptère de l'armée qui a déjà tellement d'heure à son actif qu'on peut voir s'éloigner le sol en toute tranquillité.
C'est déjà le retour, après quand même presque une heure de vol. C'est un Bernard totalement ébahi que je retrouverai sur la terre ferme. Les deux se sont entendus comme des larrons en foire.
La Guyane c'est de la technologie mais c'est aussi l'aventure et le Bernard, l'aventure, il aime ça ... alors l'Homme lui en a servi grandeur nature en 3 épisodes:
Tout d'abord une virée en kayak pour découvrir les méandres du tour de l'île, puis le sentier du Molokoï et enfin une remontée de la Comté en barque alu histoire de découvrir de beaux paysages.
Tout d'abord une belle aventure en kayak,
Ça a ramé mais un bon sandwich les pieds dans l'eau au dessus du fleuve et assis sur un tronc couché, ça n'a pas de prix en matière de dépaysement ...
Il est pas beau l'ancien ?!?!
Le plus dur, on va pas vous le cacher, ce n'a pas été de l'amener à droite à gauche, ça a été de le remettre dans l'avion le jour J, je crois qu'il serait bien resté . . . .
Quoi de plus beau que de se perdre dans les méandres des criques, de se laisser porter par un léger courant et découvrir de nouveaux paysages, chaque marée apportant son lot de renouvellement et réinventant de nouveaux plaisirs.
Mais il faut toujours savoir innover et découvrir nous aussi de nouvelles choses ça permet de pas être blasé par rapport à l'endroit où l'on vit, alors l'Homme en a profité pour lancer un petit challenge et il a embarqué Bernard et Gilbert (oui oui, le "Ber", celui de Nice . . .) dans cette escapade au beau milieu de nul part, à savoir "le sentier du Molokoï".
Pour ceux qui sont sur la Guyane et qui seraient intéressés par la ballade, voilà la carte. Pour votre gouverne, on est plus prêt des 21 que des 18 Km dont on parle habituellement et il faut savoir qu'il est bien plus difficile de le faire dans le sens où nous l'avons fait, à savoir "auberge des orpailleurs" ==> Cacao que l'inverse; en plus les carbets sont à plus de 13 Km du départ dans ce sens là.
Là vous voyez les deux compères, ils sont frais et dispo mais je peux vous dire que dans quelques kilomètres ça sera plus la même !!
Il va faire chaud, très chaud malgré l'ombre et puis ça monte sans arrêt alors si vous avez envie de vous faire une petite ballade tranquille, passez votre chemin, surtout que les sacs sont bien remplis, il faut assurer le couchage et la subsistance . . .
Là clairement, on prend sur nous pour être présentable pour la photo parce que franchement ça grimpe bien lourd pendant des heures et le sac lui ne s'allège pas.
D'ailleurs dès l'arrivée aux carbets, certains se sont empressé de se glisser dans leur hamac pour un moment de repos bien mérité.
Au final un trip sur deux jours avant une bonne soirée entre potes et une soupe chinoise le lendemain à l'arrivée à Cacao où femmes et enfants nous attendaient. Un bon moment plein de rires avec une belle rencontre, celle de trois jeunes venus de France et avides de découvrir la Guyane profonde.
Bravo les gars, ça fait plaisir de voir des jeunes qui s’intéressent à autre chose qu'à un écran de TV, de téléphone ou d'ordinateur.
Ça en a rendu notre Bernard national tout philosophe, assis au beau milieu de la crique avec les pattes dans l'eau pour les faire refroidir ;-)
Le dernier volet de l'aventure s'est déroulé de façon moins sportive mais des fois pour aller un peu plus loin et voir plus de choses, il faut savoir faire des sacrifices surtout quand le temps nous est compté.
Voilà donc quelques photos de notre trip en barque alu sur la Comté.
Euh . . .
Comment dire, en fin de compte pour les photos on mettra que celle là, parce que quand on est en barque à moteur, on peut prendre une glacière et que dans la glacière on met plein de trucs, et souvent c'est du liquide dont les photos, c'est pas trop possible ....
Pour une petite idée de la chose, regardez bien la première photo de Bernard avec son tee shirt jaune, il était bien là . . .
Mais la Guyane si c'est l'aventure (j'ai toujours tendance à dire et ce n'est pas un vain mot, qu'elle est au coin de la rue), c'est aussi une culture et une histoire et quelquefois une partie de l'histoire dont on n'est pas spécialement fier.
Inutile de la nier, elle existe, alors autant la connaitre sans pour autant se flageller (même si c'est à la mode dans ce pays depuis quelques années) car en vivant sur place on s'aperçoit que peu de gens la connaisse même s'ils la revendiquent à grands cris, ce qui est assez amusant (ou pas d'ailleurs)
Bien évidemment, un incontournable, les îles du salut. on ne fera que l'île royale et on laissera de côté l'île saint Joseph, Bernard ayant dit qu'il reviendrait la faire plus tard !!
Plus que les lieux que vous connaissez déjà bien au travers de différents articles, je préfère vous montrer le "boss" en action.
Tout d'abord on prend le bateau pour aller sur les îles et on en profite pour montrer qu'on est encore jeune et beau
En même temps, c'est pas faux !
Il faut faire gaffe parce que les îles du salut c'est facile d'y aller mais ça peut être difficile d'en sortir, certains y sont restés quelques décennies.
Le Bernard lui est resté devant les cellules, pas de mauvaises blagues quand même . . . .
Bien sur, il a fait un peu son malin comme d'habitude mais quand il a vu les distances sur le panneau, il s'est dit que même à la rame il en aurait pour un moment pour se barrer.
Alors même s'il s'était fait de nouveaux copains, il a préféré reprendre le bateau comme tout le monde pour rentrer la maison et se boire un bon rosé bien frais.
Les deux copains de Nanard et encore, il faut que vous découvriez sa préférée . . .
Comme quoi même à la maison, on n'est jamais tranquille, en plus c'est à croire que Bernard les attirent parce qu'on n'a pas arrêté d'en voir durant son séjour, en plus à la maison c'est jamais trop top même si dans l'absolu elles ne cherchent pas la bagarre (dans l'absolu bien sur !!)
Pour finir ce reportage très people avec Bernard au 1° plan, quelques images de notre virée au bagne des annamites. Peu connu et peu fréquenté, ce sentier nous permet de retrouver un pan de l'histoire de la Guyane mais aussi de la France. Pour les érudits, ce dernier était connu sous le nom de camp crique anguille.
Créé en juin 1930 quand les premières révoltes éclatent en Indochine, ce camp ne dépend pas de l’administration pénitentiaire, mais directement du gouverneur de la Guyane.
Les révoltés passent devant des conseils de guerre qui les condamnent aux travaux forcés. On parquera tous ces activistes politiques ensemble, près de Cayenne plus précisément à Montsinery-Tonnegrande.
Leur surveillance sera assuré par des régiments de tirailleurs sénégalais quand des conditions aussi difficiles que celles des condamnés.
Originellement, le camp comprenait sept bâtiments en bois, la maison du chef de camp, des cachots et un réfectoire, tous construits par les premiers bagnards.
Le but de ce camp (comme des deux autres créés en même temps) était de développer la région de l’Inini, alors entièrement recouverte de forêts. Les premières pistes sont tracées à partir de 1934.
À partir de 1939, les détenus sont progressivement libérés à la fin de leur peine. Lors du déclenchement de la guerre en 1940, les tirailleurs sénégalais qui officient comme gardiens furent remplacés par des militaires guyanais.
Le camp est définitivement fermé en 1945. Les Indochinois qui y sont encore sont graciés et s’installent dans la ville de Cayenne.
"Allez, ne vous fiez pas aux apparences, je me suis éclaté pendant 3 semaines, j'en ai vu de toutes les couleurs et je me suis régalé, alors un conseil ne trainez pas trop si vous avez envie de visiter cette belle région parce que les bagages se font vite . . ." conseil de Bernard.