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jeudi 27 décembre 2018

C'est fini, je vous tire ma révérence . . .


          Bon ben voilà, c'est la fin, il fallait bien que ça arrive un jour, j'ai encore assez d'énergie et de force pour filer dans le dressing, piquer le PC de l'Homme et vous écrire cette dernière bafouille comme un "au revoir" mais surement pas un "adieu".
Avec ma petite famille, j'ai eu une vie heureuse et fabuleuse, j'ai fait des choses incroyables, vécu des aventures inimaginables, mais aujourd'hui je suis au tournant de mon existence, il est temps de tirer ma révérence.


         Qui l’eut cru que moi, chienne de meute puis des rues, je deviendrai une princesse, moi qui n'avait connu que les collines du sud de la France, je traverserai le monde pour découvrir le continent sud américain puis les îles des caraïbes.
C'est vrai l'Homme m'avait aussi promis l'Afrique, mais je suis fatiguée et je ne me sens pas la force de les suivre dans cette dernière aventure, j'ai choisi de rejoindre le paradis des chiens, où je trouverai de vertes collines où j'aurai des courses effrénées après des iguanes, de longues heures au soleil en vous attendant car ne vous y trompez pas je serai là lorsque vous arriverez au crépuscule de votre vie, mon souvenir vous accompagnera alors dans ce passage.
Et ça tout comme vous m'accompagnez aujourd'hui tous les cinq, en m'entourant et en prenant soin de moi.

N'est-ce pas d'ailleurs ce que vous avez fait depuis plus de 5 ans, prendre soin de moi ?! 
C'est le marché que vous aviez passé avec moi, me rendre heureuse, me faire oublier toutes les méchantes choses que ma première vie m'avait réservées ...
Vous avez rempli votre part du contrat tous les cinq chacun à votre façon, tiens parlons en de tous ces bons moments que vous avons passé ensemble ...

Princesse, tu es venu me chercher dans ma famille d'accueil j'avais peur de tout, des voitures des hommes, du bruit, des balais, des chaises en plastique, de l'odeur de la bière, ... mais tu n'as pas faibli, tu n'as pas baissé les bras, tu as gardé le cap pour me donner le meilleur de toi même, tu te souviens le premier orage ? lorsque j'avais peur et que je tremblais, tu m'as pris contre toi et tu m'as serré très fort, ce jour là, j'ai su que ce serait pour la vie.

Tu te souviens lorsque tu n'avais pas le moral et que tu venais glisser ton visage dans mon cou pour que te rassure, on a été là, l'une pour l'autre, mais il faut que je m'en aille, c'est le cours de la vie, que serai-je devenue si tu étais partie avant moi, qui aurait su prendre soin de moi aussi bien que ce que tu l'as fait ?
Tu as choisi d'adopter un chien de lui donner une seconde chance dans la vie, dans un monde ou aujourd'hui les gens détournent le regard lorsqu'il voit la misère des hommes ou des bêtes, mais toi tu as planté ton regard dans mes grand yeux tristes et tu m'as dit "c'est pour la vie", ...




Toi et moi ça a été la patte dans la main du début à la fin . . .

Tu as tenu ta promesse, s'il te plait, ne pleure pas, . . . je veux garder de toi ce sourire lumineux et quel dommage ce serait que de ton côté tu choisisses de te souvenir de moi dans les larmes plutôt que dans les rires . . .





Encore merci pour tout, pour nos séances de doudounage sans fin, pour les côtes de bœuf volées dans la cuisine, les ballades sous la pluie, . . .









Et les petits, on en a vécu des aventures tous les trois, combien de sorties au compteur lorsque les parents étaient au travail, rentraient tard ou vous laissaient sous ma garde. Avec moi, vous découvrez un peu le cycle de la vie, pas au travers des jeux vidéo, des films, ... Ce cycle qui dit que les plus anciens doivent partir les premiers, alors, il est temps, . . .


On a de sacrés souvenirs ensemble, vous vous rappelez au "111" quand on dormait tous ensemble sur la banquette arrière du 4X4 en attendant que l'Homme et la Princesse finissent leur soirée ;-)

Quentin, tu te souviens de mon escapade en Guyane alors que tu étais prêt à aller à l'école et que j'ai filé dans le marigot d'à côté pour profiter d'un moment de liberté, tu étais arrivé en retard au collège et griffé sur toutes les jambes, je me suis bien marrée moi . . .
Et tu souviens encore de notre semaine "Koh Lanta" avec ta sœur, j'avais fini dans la rivière moi qui n'aime pas l'eau mais pour mes petits, j'étais prête à tout . . .
Enfin, te rappelles tu de notre dernier noël à La Gaude en 2014, l'Homme avait préparé de la daube de sanglier et je l'avais surveillé avec attention, attendant le moindre morceau, tu étais là à mes côtés impressionné par ma sagesse. J'avais bien été récompensée à la fin, j'avais léché toute la marmite . . .



Et toi Iouna, combien de ballade tous les deux ? bon c'est vrai que tu avais tes écouteurs dans les oreilles mais tu ne manquais jamais de me présenter tes copines et tes copains du quartier, avec toi les ballades s'étiraient en longueur et j'en profitais largement.
Tu te souviens quand je filais les oreilles au vent, tout le symbole de cette liberté qu'on m'avait volé et que vous m'aviez rendu.

Je me rappelle enfin lorsque tu m'avais surprise avec ton frère, les quatre pattes plantées dans les fraisiers à me régaler allégrement alors que vous veniez vérifier chaque soir en rentrant de l'école si vous alliez pouvoir vous régaler, en fait je passais avant vous et je m'empiffrais sans gêne aucune.








Salut mon petit prince, tu as débarqué un jour venu de nul part comme moi, nous avions un passé commun, fait de tortures et d'injustices ou la bêtise des hommes avait pris le pas sur l'humanité, on avait aussi en commun d'avoir croisé la route de gens au grand cœur. Tu es rentré dans la maison pour un accueil et tu n'en ai jamais parti, je t'avais choisi parmi tous ceux qui avaient défilé, c'était à toi que j'avais décidé de donner mon amour et mon enseignement.


 
Je t'ai appris tant de choses, comme renifler et suivre les pistes des animaux de Guyane, te battre comme un lion, être propre et bien d'autres choses encore, ... Mais ça a été facile, tu es un bon élève, intelligent et doué.
Tu as su bien avant les autres que j'allais partir, que je commençais à vieillir et que je ne pouvais plus tenir mon rang de Princesse car dans notre monde, le règne animal, celui qui n'est plus capable de se défendre ou bien de rester au sommet de la hiérarchie est détrôné, c'est ainsi, ...



C'est mes humains qui m'ont protégé et défendu t'expliquant que ton tour viendrait mais que tu devrais attendre ma fin pour t'imposer, ... tu l'as accepté et aujourd'hui, tu es là couché à mes côté pour me montrer que tu m'accompagnes jusqu'au bout. Tu répugnes même à sortir te promener inquiet que mon dernier souffle puisse s'échapper alors que tu es parti te dégourdir les pattes.Ne t’inquiète pas, je t'attendrai.






Soit mon digne fils, rempli les obligations qui sont les tiennes, protège et défend notre famille même au péril de ta vie

L'Homme, aaahh l'Homme  . . . toi le voyageur au long cours qui pensait qu'un chien t'empêcherai de vivre de belles aventures, je t'ai bien eu ;-) et on en a vécu de sacrées des aventures, je t'en ai fait voir des vertes et des pas mures . . .





C'est vrai qu'au début j'avais peur de toi, tu me parlais et je me faisais pipi dessus ! je croyais que tous les hommes étaient comme ceux que ma route avait croisé avant, mais grâce à toi, j'ai compris que la bêtise de certains Hommes pouvait être remplacée par l'amour des autres.





 
Allez arrête ! chaque fois que tu me regardes tu as les yeux plein de larmes, ne t'ai-je jamais fait rire ou sourire pour que tu veuilles garder de moi que des pleurs et de la tristesse ?!?
Souviens toi tes cris lorsque j'ai fait un trou dans la cave pour m'échapper à La Gaude, lorsque j'ai mangé le moteur du portail électrique en essayant d'attraper un lézard malin qui s'était caché dans la machinerie, rappelle toi lorsque j'ai écrasé tes rosiers plantés avec autant d'amour ;-))
Tu te souviens lorsque au milieu de la nuit tu rentrais du boulot, je t'attendais derrière la porte et je grognais jusqu'à ce que tu me parles puis je filais sagement me recoucher et tu passais me remettre ma couverture pour que je n'ai pas froid.

 

Rappelle toi, lorsqu'on partait ensemble en mission de surveillance dans le MERCEDES Vito, deux places pour moi et une pour toi ;-)  et la fois où chinois m'a gardé pendant que tu étais en réunion et que j'ai fait caca sur la place de la cheffe, on a bien rigolé quand même . . . 





 On a eu de sacrés moments ensemble, nos courses dans le baou de Saint Jeannet, lorsque je t'accompagnais à la grimpe avec Aymeric, que de rires, de moments de bonheur partagés, ce serait dommage que tout cela finisse dans des larmes.

 





C'est l'heure, tu savais que cela arriverait, on a fait un bout de route ensemble mais c'est maintenant que je te laisse. Oh juste pour un temps, on se retrouvera c'est sur . . .
Tu es là jusqu'au bout avec ta petite famille, j'en ferai partie à jamais, j'aurai toujours ma place dans votre cœur, je le sais, vous ne m'oublierez jamais, l'Amour qui nous lie est trop fort, trop beau pour s'éteindre avec mon dernier souffle.

Il est temps maintenant pour moi de partir, je serai toujours là pour vous lorsque vous fermerez les yeux. Je te demande une seule chose, lorsque ce sera fini, monte dans le jardin derrière la maison, il y a un grand avocatier. Fais moi un une petite place entre ses racines, couche moi prêt de lui après m'avoir enroulé dans ma serviette que j'aime tant.
J'aime bien cet endroit, on y est au frais et de là on voit la maison les gens qui arrivent et on surveille aussi le haut de la propriété. Et puis Holy pourra venir se coucher à mes côtés lorsqu'il aura besoin que je le console.

Merci pour tout, merci à vous tous pour tout l'Amour que vous m'avez donné, pour avoir prouvé contre vents et marées qu'un chien de chasse a aussi sa place dans une famille.

Enfin, merci à toi Victoria, tu ne t'étais pas trompé en choisissant ma famille, ils ont tout donné et j'ai tout rendu, pour la vie . . .
 



dimanche 2 septembre 2018

Nos premiers jours en Martinique

Bon et bien voilà,

On est enfin arrivés à Fort de France le 18 août, on ne peut pas dire que cela a été simple ...
Des soucis de container au chargement mais aussi à l'embarquement sur le navire, du coup, notre maison mobile a pris une semaine de retard sur la date prévue mais bon, c'est la Guyane on a l'habitude donc on gère avec ou plutôt sans !!!
Si seulement ça a avait été juste ça, on a aussi pris plus d'une heure de retard avec l'avion, merci Air France pour la grande ponctualité de vos avions, ça fait plaisir d'avoir une compagnie nationale à la hauteur  . . . .

On est reparti pour 4 ans et je peux vous dire que moi personnellement ça me met en joie, j'ai l'impression d'avoir rajeuni de 10 ans non mais sans blague, regardez la star 






Tout le monde prend ses marques comme chaque fois que nous changeons de maison. C'est pas toujours évident, certains s'adaptent plus vite que d'autres, mais c'est vrai qu'il faut trouver de nouveaux repères et de toute façon on n'a pas le choix parce que dans ces cas là, on est bien loin de la zone de confort !!


Me concernant, ils m'ont changé mes croquettes et je vous dis pas la galère ....



Hormis ça j'ai un beau jardin, une grande propriété à surveiller et la nuit je peux vérifier si Quentin dort bien en regardant par la porte de sa chambre













En tout cas, pour le moment nous avons pas eu le temps d'aller à la plage ou de faire les touristes, je rappelle aux mauvaises langues et à ceux qui n'ont toujours pas compris que si en effet on vit sous les tropiques, il faut qu'on bosse parce que à part l'air, il n'y a rien de gratuit. même les bananes sont payantes c'est tout dire ! ! !

Du coup le temps d'assurer la logistique et que chacun prenne ses marques on n'a pas été dans la version ballade et loisirs. Il a fallu gérer les inscriptions scolaires et les démarches pro de la princesse pour trouver du boulot, . . .

En fait, seul l'Homme est en mode cool sauf qu'il fait le chauffeur, parce que lui il commence à bosser le 03 septembre et que comme il n'a pas ses outils ni son vélo et qu'en plus, il a laissé le chargeur de batterie du nouvel appareil photo dans le container, il ne lui reste plus qu'à aller courir ou bien filer à la salle de sport.

         Vous nous connaissez c'est pas parce qu'on s'est pas mis en phase "on va à la plage" qu'on en a pas profité pour bouger quand même. On est allé se faire une petite ballade à "la source de Didier" au dessus de la maison, histoire de ne pas trop se dépayser brutalement.
En effet, on s'est retrouvé au beau milieu de la forêt avec une belle rivière pour se rafraichir et faire quelques jolies photos, le pied quoi.


Tout le monde en a bien profité, j'y ai personnellement veillé



Un petit coin de paradis quelque peu préservé . . .
Sinon pas grand chose de plus à vous dire sauf que contrairement à la Guyane, la belle saison c'est de janvier à août et que donc là on rentre dans la période des ondées tropicales et des cyclones. Ne vous inquiétez pas pour nous, on va survivre . . . 

Bon en fait je vous ai un peu menti on est quand même allé au bord de l'eau. Et oui, quand pendant plus de 4 ans on a  vu une mer de couleur marron, c'est un peu normal d'aller voir à quoi elle ressemble quand elle est est bleue.

Ne vous inquiétez pas, il y aura d'autres photos, pour le moment on s'installe, on va visiter les spots de grimpe, voir les clubs de plongée, de voile et organiser nos prochaines vacances parce que avec la Norwegian et toutes les compagnies aériennes voire tous les bateaux qui font du cabotage entre les îles, ça m'étonnerait bien que l'on reste sagement à notre place très longtemps.


 



Bon et bien on vous tient au courant et comme en ce moment je suis en super forme, je vous mets une photo de moi avec mon amour pour la vie, la main dans la patte ;-)









Il est temps de partir . . .

Oui, je sais, ... j'ai un peu vieilli mais vous aussi . . .
     
    Et voilà, vous vous rappelez, il y a plus de 4 ans, je commençais ce blog pour que vous puissiez nous suivre dans nos pérégrinations à plus de 8 000 km de la France.
Beaucoup d'aventures se sont succèdées, il y a eu de grands moments (la course aux iguanes, la découverte des tortues, les ballades incroyables sur le fleuve, ...) et nous avons vécu notre aventure comme nous le souhaitions, comme une AVENTURE.


Les petits ont grandi, la Princesse est encore plus belle (c'est normal c'est une princesse), l'Homme a mis a profit ces années au bout du monde pour découvrir la forêt amazonienne et moi, je suis aujourd'hui accompagné au quotidien d'un petit monstre créole à 4 pattes qui me mène la vie dure et oublie parfois (voire souvent) que je n'ai plus 20 ans.


 
C'est lui Holy, mon petit, c'est un super copain plein de vie et d'amour

Depuis la mi- juin (en fait "l'ami juin" il faut bien le dire), nous savons où nous poserons nos bagages pour les prochaines années.
Personne ne souhaitait rentrer en France mais quelquefois on n'a pas vraiment le choix, ...
Et pourtant parfois le destin est votre allié ;-)

L'histoire est un peu longue certes je vais donc vous la résumer, l'Homme voulait l'Afrique, une nouvelle aventure, de grandes traversées de ce continent qui le fait toujours autant rêvé, mais l'administration  en a décidé autrement . . .


Pour vous repérer bande d'ignares  ;-)
Toute la famille va donc prendre la direction de    FORT  DE  FRANCE   pour une nouvelle aventure de 4 ans. En avant pour la Martinique, à nous les croisières sur des paquebots de luxe, les virées au Canada ou bien au USA, la découverte de la Dominique, de Cuba, de Ste. Luce, .... et surtout ...





C'est le retour de la grimpe, de l'escalade, des doigts usés, des ballades, des cris de rage, des aventures verticales, ... mais pas que.

  
Il y aura aussi de longues ballades partout dans l'île, plein de choses à découvrir et aussi il parait un grand jardin. Seul bémol, il va falloir retourner dans la caisse en plastique et prendre l'avion et ça, je n'aime pas vraiment d'autant plus qu'ils vont encore essayer de m'amadouer avec des madeleines "St. Michel" et que je vais en prendre pour 3 heures !! 


 
Regardons le bon côté des choses, voilà notre nouvelle maison, elle est sur les hauteurs de la colline de Didier à Fort de France, il s'agit d'une grande maison pleine de couleurs avec une immense terrasse (ce qui est bien pratique comme cela chiens et humains  vivent ensemble .), et un très grand jardin pour pouvoir se promener tranquillement.

Je vous mets quelques photos de notre futur "home sweet home" mais j'en ferai plein dès notre arrivée pour vous montrer ma nouvelle niche. J'ai entendu dire qu'elle était assez grande vers les 100 m² avec une terrasse de 50 m² et un grand jardin. Enfin j'espère pas trop grand quand même parce que moi je suis plus "un patrouilleur de la galaxie", je suis plutôt du genre à bien cibler l'endroit stratégique qui va me permettre d'avoir une vue globale sur mon domaine tout en me prélassant tranquillement pendant que mes maîtres vont travailler pour pouvoir me payer mes croquettes (Hé la princesse !! végétariennes les croquettes STP, ça me fait un poil plus brillant et ça me maintient en forme . . . allez hop hop hop, va bosser feignasse va . . . . .)
Pas mal non ? ! ? !
C'est la Princesse qui a choisi, c'est classe non ? ! ? !

J'espère qu'ils vont pas faire les rats et que je pourrai me baigner tranquillement en mangeant mon os.

De toute façon comme ils vont tous se barrer pour bosser je vais pouvoir faire un peu ce que je veux ;-)

J'espère qu'il y a pas de système de vidéosurveillance et qu'il laisseront la box allumée, comme il y a la fibre, je vais pouvoir mater des films animaliers sur Netflix . . . .


Le salon donnant sur la terrasse, lorsque la nuit est tombée






Enfin ça fait quand même du boulot car il faut surveiller tout cela dans la journée parce que comme d'habitude, les adultes vont partir travailler et les enfant vont aller à l'école et nous on va devoir faire d'incessantes patrouilles pour veiller à l'intégrité de notre domaine. Alors, ne croyait pas que la vie de chiens sous les tropiques est particulièrement facile et même s'il y a le jacuzzi, il faut faire le job toute l'année . . . 







Cet été, c'est donc une page qui se tourne, adieu continent sud américain, tu nous auras apporté ton lot d'émerveillements, de rencontres étonnantes, de moments magiques.
Nous devenons donc aujourd'hui et pour plusieurs années des insulaires et tout doucement nous nous éloignons (même si c'est déjà fait par le corps) du moins par l'esprit de plus en plus de la vie métropolitaine.

A tous ceux qui sont déjà venus nous voir, vous êtes (vous qui avez su franchir le pas, venir nous rejoindre, 15 jours ou un mois dans notre enfer vert) les bienvenus. Nous irons découvrir ensemble les fonds marins, les plages de sable blanc, l'eau cristalline, ...


Pour ceux qui n'ont jamais franchi le pas ou qui n'ont pas donné de nouvelles durant les quatre dernières années et bien que vous dire . . .  on n'est pas une chambre d'hôtes ! ! !

J'essaierai de continuer à alimenter ce blog de façon régulière, de vous faire découvrir de façon impertinente et avec mon regard de chien  ma nouvelle vie sous les tropiques.



        J'essaierai aussi de mettre en ligne de très jolies photos car j'ai décidé de me consacrer pleinement à cette activité après l'achat de mon NIKON D750 (boitier magnifique et entièrement neuf surtout que pour le moment Aymeric ne l'a pas encore eu entre les mains et n'a pas eu l'occasion de le jeter par terre ;-)




Qu'est ce qui faut pas faire lorsqu'on est une star ... moi les selfies, ça me fatiguent ...



Bon allez hop là, je fais comme les sénégalais, je me tire ailleurs et puis bougez vous de prendre vos billets d'avion, la bonne saison, c'est de janvier à juillet (le reste du temps, il pleut un peu et il y a des cyclones)et les billets d'avion tournent autour des 400 € (Air France XL Airways ou Norwegian airlines, il y a même des promos à 249 € depuis Paris alors vous attendez quoi ?!?

dimanche 15 avril 2018

Et si je vous parlais à nouveau d'Eduardo CRUZ

Voilà déjà plusieurs mois que je vous avais parlé d'une belle rencontre, celle que j'ai faite avec Eduardo CRUZ. Son travail de qualité et les nouveaux moyens de communication dont les sites ou les pages FACEBOOK dédiés à la Guyane ont permis à certains de rencontrer outre un artisan hors du commun un homme au grand cœur.

J'en profite quand même pour glisser un plan pour arriver à l'atelier, je vous conseille d'y aller plutôt le matin si vous souhaitez le rencontrer . . . .



Concernant l'Homme, sa route a continué de croiser celle d'Eduardo à de nombreuses reprises aussi bien au détour d'un chemin qu'à l'atelier. D'autan plus qu'était resté en suspens le projet de parang qu'ils avaient ensemble.
Ce projet, il fallait bien un jour le mener à son terme mais surtout l'homme voulait assister à certaines phases comme la trempe du métal ou bien encore le travail du cuir.

Il faut dire en fait que deux projets se sont bousculés car l'Homme avait aussi remis à Eduardo un couteau Hmong forgé à Javouhey en lui demandant de revoir le manche de façon à pouvoir le transformer le cas échéant en épieu et de modifier l'étui de façon à le rendre plus opérationnel.

Sans s'attarder sur ce travail de très belle facture, je mets quelques photos avant de rentrer dans le vif du sujet.
Pour information ce couteau forgé est un cadeau fait à Quentin. Toutefois, traditionnellement fabriqué pour être un outil de travail, il manquait de finition, c'est pour cela qu'il est passé entre les mains du maître coutelier.


On peut voir sur la photo le rajout des pièces de cuir pour réaliser un passant de ceinture et le travail de laçage pour consolider l'étui en bois collé et traité.

On constate la présence du nouveau manche amovible de façon à pouvoir retirer la vis et transformer le couteau en épieu avec un branchage de fortune.



 
 Un véritable travail de qualité avec polissage et affutage de la lame

Mais en fait au départ de l'article, l'objectif est de vous parler de la réalisation du parang fabriqué pour l'Homme; Donc revenons à nos moutons (paresseux) !

Tout projet commence par une idée avec bien sur des incontournables. En l'occurrence ici, il fallait que la lame soit forgée dans une lame de ressort de TOYOTA et que le bois soit différent des bois déjà utilisés pour réaliser les manches des autres couteaux.

Il y a donc eu des rencontres, des (longues) discussions ou l'envie de l'un a des fois du se plier à la dure réalité de la réalisation et au bon sens de l'artisan.

1 ° étape, réaliser un croquis permettant de donner une idée du résultat escompté:

 Voici le plan de dessin, la 1° ébauche est au milieu, dessus se trouve un autre projet en cours, celui du dessous est un couteau de cuisine destiné à un chef cuisinier français vivant au États Unis.


 2° phase, choisir le bois mais pas seulement . . .
En effet, le choix du métal de la garde entre en compte, nous sommes en Guyane et le parang est destiné à la forêt alors hors de question qu'il rouille !

Ensuite, la solidité de l'assemblage, le talon du parang -lui aussi en laiton- sera solidarisé à l'ensemble (et servira en fait de serre joint grâce à une vis qui viendra se prendre dans la soie qui traverse les pièces de bois constituant le manche.

Outre le côté décoratif, il faut prendre en compte le côté pratique particulièrement la dilatation du bois en raison de l'humidité, d'où la nécessité de placer des semelles de cuir. De plus, elles améliorent l'esthétique du manche.
Le choix de placer les pièces de bois en biseau est personnel et au résultat donne une sensation de finesse pur un objet relativement massif.
Pour le bois, le choix sera entièrement brésilien avec au centre du Muira Catiara que l'on encadrera de Jacaranda.

Bien sur avant d'attaquer le travail il faut que le dessin soit au top, donc l'artiste planche dans l'atelier afin d'atteindre sur le papier ce qui lui parait le plus proche du résultat final.

 Une fois toute la préparation effectuée vient la phase de la préparation de la lame, c'est là que tout se joue et c'est peut être aussi le moment le plus impressionnant pour un novice.
Le trempage et la forge sont des moments intenses car ils allient un travail de minutie et de sérieux à des conditions de travail difficiles.

Il est à noter que la chauffe de la forge mais aussi de l'huile qui servira au trempage nécessitent de longues heures de préparation et de mise en chauffe ce qui fait que l'opération est souvent réalisée pour au moins un dizaine de lames.




Ça y est la forge est prête,  mais ne croyez pas que les éléments sont laissés au hasard, elle doit atteindre une certaine température mais pas plus et ce de façon uniforme car la lame sera trempé sur toute sa longueur mais pas dans son intégralité.


Petite astuce apprise ce jour là, lorsque le métal atteint une certaine température(je ne me souviens plus laquelle mais je sais que c'est la bonne température pour procéder au trempage) il perd sa capacité à retenir un aimant !!!
I N C R O Y A B L E . . . pour un novice
mais excellent moyen de savoir lorsque la lame a atteint la bonne température pour débuter la trempe.









 L'appréciation visuelle est important, et révèle un savoir faire indiscutable . . .




Vient ensuite lorsque la lame a atteint la bonne température et avant qu'elle soit trempée, le moment de la frappe, cette trace laissée sur la lame qui permettra d'identifier l'artisan qui a réalisé le travail de forge.






 Sur cette lame, qui n'est pas celle de mon parang car le mien a un trou caractéristique de l'attache du paquet de lames d'amortisseurs ! on voit bien à la limite de la garde juste avant le début de la soie, un léger dessin qui est la marque d'identification du travail d'Eduardo (grossir la photo pour bien voir le dessin)

Une fois la lame chauffée à la bonne température vient l'instant le plus important et nécessitant beaucoup de précision, aussi bien sur la température de l'huile que sur la zone à traiter ou bien encore la durée du traitement, le risque étant de faire une lame trop "cassante" ce qui se révélerait une catastrophe dans les conditions difficiles auxquelles elle va être soumise.



Quelques photos de cet instant magique remplacent bien des explications, sachant que l'opération est vraiment impressionnante et délicate. . .  
 
























































Là normalement ensuite, il y a une très longue pause où on papote tranquillement en buvant une bière parce que franchement on crève de chaud pendant cette opération même si on était en plein air ! !


Voilà le résultat avant montage la lame a été traitée, polie et le fil a déjà été réalisé, la phase suivante reste le montage et l'assemblage puis bien sur le travail du cuir avec la réalisation d'un magnifique étui personnalisé ;-)



Tout d'abord choisir la pièce de cuir et dessiner la forme de ce qui après couture et traitement deviendra l'étui de protection et de transport de ce magnifique ouvrage.





Réalisation des dessins et préparation des zones de coutures ainsi que des passants . . .
On approche de la fin . . .


Et voilà le résultat final, l'attente fut longue en raison des nombreuses commandes qu'Eduardo s'était engagé à honorer, je pense qu'il m'a fallu attendre plus de deux ans au final, mais je ne regrette pas.

Je ne parlerai pas du prix, c'est du domaine d'Eduardo. Mais sachez que même si ses tarifs sont bien en deçà de ce qui est pratiqué en métropole, cela représente un budget.
Mais bon il y a plein d'autres choses à son atelier et surtout pour toutes les bourses.


Trou d'évacuation d'eau, dessins personnalisé, mes initiales à l'arrière, merci encore mon ami pour toutes ces petites attentions qui révèlent un produit fini de très grande qualité.