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jeudi 27 décembre 2018

C'est fini, je vous tire ma révérence . . .


          Bon ben voilà, c'est la fin, il fallait bien que ça arrive un jour, j'ai encore assez d'énergie et de force pour filer dans le dressing, piquer le PC de l'Homme et vous écrire cette dernière bafouille comme un "au revoir" mais surement pas un "adieu".
Avec ma petite famille, j'ai eu une vie heureuse et fabuleuse, j'ai fait des choses incroyables, vécu des aventures inimaginables, mais aujourd'hui je suis au tournant de mon existence, il est temps de tirer ma révérence.


         Qui l’eut cru que moi, chienne de meute puis des rues, je deviendrai une princesse, moi qui n'avait connu que les collines du sud de la France, je traverserai le monde pour découvrir le continent sud américain puis les îles des caraïbes.
C'est vrai l'Homme m'avait aussi promis l'Afrique, mais je suis fatiguée et je ne me sens pas la force de les suivre dans cette dernière aventure, j'ai choisi de rejoindre le paradis des chiens, où je trouverai de vertes collines où j'aurai des courses effrénées après des iguanes, de longues heures au soleil en vous attendant car ne vous y trompez pas je serai là lorsque vous arriverez au crépuscule de votre vie, mon souvenir vous accompagnera alors dans ce passage.
Et ça tout comme vous m'accompagnez aujourd'hui tous les cinq, en m'entourant et en prenant soin de moi.

N'est-ce pas d'ailleurs ce que vous avez fait depuis plus de 5 ans, prendre soin de moi ?! 
C'est le marché que vous aviez passé avec moi, me rendre heureuse, me faire oublier toutes les méchantes choses que ma première vie m'avait réservées ...
Vous avez rempli votre part du contrat tous les cinq chacun à votre façon, tiens parlons en de tous ces bons moments que vous avons passé ensemble ...

Princesse, tu es venu me chercher dans ma famille d'accueil j'avais peur de tout, des voitures des hommes, du bruit, des balais, des chaises en plastique, de l'odeur de la bière, ... mais tu n'as pas faibli, tu n'as pas baissé les bras, tu as gardé le cap pour me donner le meilleur de toi même, tu te souviens le premier orage ? lorsque j'avais peur et que je tremblais, tu m'as pris contre toi et tu m'as serré très fort, ce jour là, j'ai su que ce serait pour la vie.

Tu te souviens lorsque tu n'avais pas le moral et que tu venais glisser ton visage dans mon cou pour que te rassure, on a été là, l'une pour l'autre, mais il faut que je m'en aille, c'est le cours de la vie, que serai-je devenue si tu étais partie avant moi, qui aurait su prendre soin de moi aussi bien que ce que tu l'as fait ?
Tu as choisi d'adopter un chien de lui donner une seconde chance dans la vie, dans un monde ou aujourd'hui les gens détournent le regard lorsqu'il voit la misère des hommes ou des bêtes, mais toi tu as planté ton regard dans mes grand yeux tristes et tu m'as dit "c'est pour la vie", ...




Toi et moi ça a été la patte dans la main du début à la fin . . .

Tu as tenu ta promesse, s'il te plait, ne pleure pas, . . . je veux garder de toi ce sourire lumineux et quel dommage ce serait que de ton côté tu choisisses de te souvenir de moi dans les larmes plutôt que dans les rires . . .





Encore merci pour tout, pour nos séances de doudounage sans fin, pour les côtes de bœuf volées dans la cuisine, les ballades sous la pluie, . . .









Et les petits, on en a vécu des aventures tous les trois, combien de sorties au compteur lorsque les parents étaient au travail, rentraient tard ou vous laissaient sous ma garde. Avec moi, vous découvrez un peu le cycle de la vie, pas au travers des jeux vidéo, des films, ... Ce cycle qui dit que les plus anciens doivent partir les premiers, alors, il est temps, . . .


On a de sacrés souvenirs ensemble, vous vous rappelez au "111" quand on dormait tous ensemble sur la banquette arrière du 4X4 en attendant que l'Homme et la Princesse finissent leur soirée ;-)

Quentin, tu te souviens de mon escapade en Guyane alors que tu étais prêt à aller à l'école et que j'ai filé dans le marigot d'à côté pour profiter d'un moment de liberté, tu étais arrivé en retard au collège et griffé sur toutes les jambes, je me suis bien marrée moi . . .
Et tu souviens encore de notre semaine "Koh Lanta" avec ta sœur, j'avais fini dans la rivière moi qui n'aime pas l'eau mais pour mes petits, j'étais prête à tout . . .
Enfin, te rappelles tu de notre dernier noël à La Gaude en 2014, l'Homme avait préparé de la daube de sanglier et je l'avais surveillé avec attention, attendant le moindre morceau, tu étais là à mes côtés impressionné par ma sagesse. J'avais bien été récompensée à la fin, j'avais léché toute la marmite . . .



Et toi Iouna, combien de ballade tous les deux ? bon c'est vrai que tu avais tes écouteurs dans les oreilles mais tu ne manquais jamais de me présenter tes copines et tes copains du quartier, avec toi les ballades s'étiraient en longueur et j'en profitais largement.
Tu te souviens quand je filais les oreilles au vent, tout le symbole de cette liberté qu'on m'avait volé et que vous m'aviez rendu.

Je me rappelle enfin lorsque tu m'avais surprise avec ton frère, les quatre pattes plantées dans les fraisiers à me régaler allégrement alors que vous veniez vérifier chaque soir en rentrant de l'école si vous alliez pouvoir vous régaler, en fait je passais avant vous et je m'empiffrais sans gêne aucune.








Salut mon petit prince, tu as débarqué un jour venu de nul part comme moi, nous avions un passé commun, fait de tortures et d'injustices ou la bêtise des hommes avait pris le pas sur l'humanité, on avait aussi en commun d'avoir croisé la route de gens au grand cœur. Tu es rentré dans la maison pour un accueil et tu n'en ai jamais parti, je t'avais choisi parmi tous ceux qui avaient défilé, c'était à toi que j'avais décidé de donner mon amour et mon enseignement.


 
Je t'ai appris tant de choses, comme renifler et suivre les pistes des animaux de Guyane, te battre comme un lion, être propre et bien d'autres choses encore, ... Mais ça a été facile, tu es un bon élève, intelligent et doué.
Tu as su bien avant les autres que j'allais partir, que je commençais à vieillir et que je ne pouvais plus tenir mon rang de Princesse car dans notre monde, le règne animal, celui qui n'est plus capable de se défendre ou bien de rester au sommet de la hiérarchie est détrôné, c'est ainsi, ...



C'est mes humains qui m'ont protégé et défendu t'expliquant que ton tour viendrait mais que tu devrais attendre ma fin pour t'imposer, ... tu l'as accepté et aujourd'hui, tu es là couché à mes côté pour me montrer que tu m'accompagnes jusqu'au bout. Tu répugnes même à sortir te promener inquiet que mon dernier souffle puisse s'échapper alors que tu es parti te dégourdir les pattes.Ne t’inquiète pas, je t'attendrai.






Soit mon digne fils, rempli les obligations qui sont les tiennes, protège et défend notre famille même au péril de ta vie

L'Homme, aaahh l'Homme  . . . toi le voyageur au long cours qui pensait qu'un chien t'empêcherai de vivre de belles aventures, je t'ai bien eu ;-) et on en a vécu de sacrées des aventures, je t'en ai fait voir des vertes et des pas mures . . .





C'est vrai qu'au début j'avais peur de toi, tu me parlais et je me faisais pipi dessus ! je croyais que tous les hommes étaient comme ceux que ma route avait croisé avant, mais grâce à toi, j'ai compris que la bêtise de certains Hommes pouvait être remplacée par l'amour des autres.





 
Allez arrête ! chaque fois que tu me regardes tu as les yeux plein de larmes, ne t'ai-je jamais fait rire ou sourire pour que tu veuilles garder de moi que des pleurs et de la tristesse ?!?
Souviens toi tes cris lorsque j'ai fait un trou dans la cave pour m'échapper à La Gaude, lorsque j'ai mangé le moteur du portail électrique en essayant d'attraper un lézard malin qui s'était caché dans la machinerie, rappelle toi lorsque j'ai écrasé tes rosiers plantés avec autant d'amour ;-))
Tu te souviens lorsque au milieu de la nuit tu rentrais du boulot, je t'attendais derrière la porte et je grognais jusqu'à ce que tu me parles puis je filais sagement me recoucher et tu passais me remettre ma couverture pour que je n'ai pas froid.

 

Rappelle toi, lorsqu'on partait ensemble en mission de surveillance dans le MERCEDES Vito, deux places pour moi et une pour toi ;-)  et la fois où chinois m'a gardé pendant que tu étais en réunion et que j'ai fait caca sur la place de la cheffe, on a bien rigolé quand même . . . 





 On a eu de sacrés moments ensemble, nos courses dans le baou de Saint Jeannet, lorsque je t'accompagnais à la grimpe avec Aymeric, que de rires, de moments de bonheur partagés, ce serait dommage que tout cela finisse dans des larmes.

 





C'est l'heure, tu savais que cela arriverait, on a fait un bout de route ensemble mais c'est maintenant que je te laisse. Oh juste pour un temps, on se retrouvera c'est sur . . .
Tu es là jusqu'au bout avec ta petite famille, j'en ferai partie à jamais, j'aurai toujours ma place dans votre cœur, je le sais, vous ne m'oublierez jamais, l'Amour qui nous lie est trop fort, trop beau pour s'éteindre avec mon dernier souffle.

Il est temps maintenant pour moi de partir, je serai toujours là pour vous lorsque vous fermerez les yeux. Je te demande une seule chose, lorsque ce sera fini, monte dans le jardin derrière la maison, il y a un grand avocatier. Fais moi un une petite place entre ses racines, couche moi prêt de lui après m'avoir enroulé dans ma serviette que j'aime tant.
J'aime bien cet endroit, on y est au frais et de là on voit la maison les gens qui arrivent et on surveille aussi le haut de la propriété. Et puis Holy pourra venir se coucher à mes côtés lorsqu'il aura besoin que je le console.

Merci pour tout, merci à vous tous pour tout l'Amour que vous m'avez donné, pour avoir prouvé contre vents et marées qu'un chien de chasse a aussi sa place dans une famille.

Enfin, merci à toi Victoria, tu ne t'étais pas trompé en choisissant ma famille, ils ont tout donné et j'ai tout rendu, pour la vie . . .