Non, ce blog ne va pas basculer dans la philosophie de comptoir et je ne me suis pas décidé à écrire ces quelques lignes après avoir bu plusieurs Tsin tao !
Mais voilà, cela fait presque 6 mois que nous avons quitté la métropole et il est temps de faire un point, non pas sur nos conditions de vie car nous les abordons régulièrement avec vous, mais plutôt sur notre état d'esprit alors que la moitié d'une année est passée et que nous avons des nouvelles de vous qu'au travers de SKYPE, des mails ou du téléphone et en respectant les 5h de décalage horaire !!
Tout d'abord mettons bien les choses au point, on est parti non pas parce que l'on fuyait quelques chose (fisc, amant, maîtresse, tueurs à gages, ...) mais parce que cette envie existait depuis fort longtemps. Pour la destination, c'est celle qui est tombée à ce moment là sur le télégramme de mutations, cela aurait aussi bien pu être Mayotte, Wallis et Futuna, ...
1° chose, on a laissé derrière nous, les Amis (VOUS), la famille (vous remarquerez qu'elle ne bénéficie pas de la majuscule !) et les connaissances. Certes cela a été dur mais pas tant que ça (mais si quand même !!).
Un premier constat découle de cela, nous avons aujourd'hui des nouvelles que d'un nombre restreint de personnes. De là, à nous d'en tirer des conclusions, je dirai qu'il reste les VRAIS, ceux sur qui on peut compter même dans la tempête, ceux qui seront toujours là, ceux que 8 000 Km n'effraient pas.
On peut immédiatement exclure de cette catégorie ma famille, toujours aussi inexistante mais que je remercie largement de son silence habituel (mon père n'est jamais venu à Paris durant les 8 ans où j'y ai habité, il ne va quand même pas se taper 8 000 Km pour venir en Guyane, en même temps il n'appelle pas non plus alors ...)
Remarquez bien qu'une fois le tri effectué, vous êtes beaucoup moins emmerdés par les sangsues de tout bord qui ont toujours quelque chose à vous demander et qui vous pourrissent la vie régulièrement.
Cela amène à la deuxième chose.
2° chose, comme on est beaucoup moins mondain donc on a beaucoup plus de temps pour NOUS, ce "nous" étant à la fois la cellule familiale et très égoïstement sa petite personne. On se retrouve ainsi bien plus souvent pour faire plein de choses ensemble et on prend du temps pour soi et pour les autres.
Le hamac, objet pittoresque des Antilles ne l'est plus pour nous tant que ça, il symbolise ce moment de tranquillité ou de façon indolente, on se laisse bercer par les alizées tout en lisant un bon bouquin ou en écoutant de la musique.
Évidemment vu au travers du filtre de votre vie actuelle, vous vous dites qu'on est des gros fainéants, et pourtant ce n'est pas le cas, voyons pourquoi.
3° chose, Si on prend du temps pour soi, le temps passe moins vite et tout devient dès lors relatif. A notre arrivée, moi l'hyperactif, j'ai eu du mal. J'ai essayé de "faire", en luttant contre les éléments, par exemple en voulant faire mon jardin alors qu'il tombe des cordes sans arrêt depuis une semaine, bricoler sous le toit alors qu'il fait plus de 50 ° sous les tôles, ... DÉBILE ! !
On a donc adapté, c'est ainsi que l'on sait maintenant pertinemment qu'essayer de s'activer entre 12h et 16h relève de la pure débilité, on va sortir minable pour un résultat quasiment nul ...
En conclusion, on fait les choses lorsque cela sera possible et en attendant, on fait autre chose.
4° chose, lorsqu'on a plus de temps pour soi on réfléchit plus, on sort du rythme trépidant de la vie et surtout on prend beaucoup de recul vis à vis de ce que l'on croyait être essentiel à notre vie et qui au final ne l'est pas du tout. Nous ne manquons de rien, mais vous n'avez pas idée de tout ce dont nous nous passons et qui ne nous fait pas défaut. Au revoir le matériel, ....
Je mets un bémol pour le jambon cru que nous envoie Salva, la confiture de fraises de Valérie, le parmesan ou encore les bonnes surprises de la Doune ;-)
Je mets un bémol pour le jambon cru que nous envoie Salva, la confiture de fraises de Valérie, le parmesan ou encore les bonnes surprises de la Doune ;-)
5° chose, comme on a plus de temps pour soi et qu'on s'attache beaucoup moins au matériel, on redécouvre plein de choses que l'on avait oublié et qui faisait un peu notre innocence d'enfant.
Combien parmi vous, se sont récemment arrétés de faire ce qu'il était en train de faire, juste pour observer un lézard, écouter le chant d'un oiseau ou bien le regarder réaliser sa parade amoureuse ? Et oui, vous n'avez plus le temps, je sais, ....
Mais demain au crépuscule de notre vie qu'aurons nous fait chacun de notre temps ? l'aurons nous valorisé ou bien gâché et serons nous dans l'incapacité de nous souvenir des bons moments ?
6° chose, comme vous, on travaille, ni plus ni moins (quoique dès fois c'est quand même un peu moins mais toute proportion gardée vu les horaires qu'on se tapait lorsqu'on était à Nice, ...) mais la vie est plus douce tout simplement parce qu'on prend plus de temps pour nous. On ressent moins de stress aussi bien celui que nous pourrions dégager que celui qui pourrait nous agresser. Les gens vous sourient, vous disent bonjour même s'ils ne vous connaissent pas, ... donc on a l'impression d'évoluer dans un monde plus "doux" même si cela n'est qu'une sensation c'est cela qui influe sur notre humeur et notre quotidien.
Je pense que je pourrai continuer ainsi pendant un bon moment mais, clairement il faut le vivre pour le comprendre donc la seule solution pour vous si vous êtes tenté, c'est de sauter le pas et de tenter l'Aventure.
Je pense que je pourrai continuer ainsi pendant un bon moment mais, clairement il faut le vivre pour le comprendre donc la seule solution pour vous si vous êtes tenté, c'est de sauter le pas et de tenter l'Aventure.
Bon ben voilà, en conclusion, le hamac c'est super confortable et lorsqu'on a en un il faut l'utiliser.
On vous embrasse bien fort . . . . .
On vous embrasse bien fort . . . . .
La vie a un fil, et une grande partie de ce fil est dénudé là.
RépondreSupprimerDe façon empirique, mais bien là. Et la vie sous les tropiques accélère cette découverte du vrai fil de la vie..
C'est comme la sieste en Afrique... Si on la fait, c'est qu'il y a une (bonne) raison.
C'est riche de sens.
Bonne continuation.