Bon ben voilà, reprenons où je m'étais arrêté la dernière fois.
Je venais juste de visiter avec beaucoup de bonheur le desertio de tatacoa et comme le chemin est encore long, je reprends la route après avoir profité d'un magnifique levé de soleil sur les roches rouges de cette contrée.
Direction San Augustin; L'objectif, découvrir les sites funéraires qui parsèment cette région montagneuse et pour lesquels personnes n'est en mesure d'expliquer le comment du pourquoi et de le rattacher à une quelconque civilisation, surtout qu'aucun site de vie n'est localisé dans le secteur.
Particularité de cette zone, les sites funéraires sont symbolisés par de grandes pierres redressées verticalement et taillées de façon à représenter des personnages. Certains éléments, dents, yeux, oreilles, décorations apparaissent de façon différente en fonction de la symbolique qui veut être accordée au défunt.
Je ne vais pas trop vous inonder de photos mais quand même de quelques unes qui mettent en valeur cette civilisation mal connue mais aussi la zone montagneuse qui abrite ces sites et qui est véritablement fabuleuse.
Ce spot est pour moi le plus bel endroit que j'ai visité en Colombie et ce pour plusieurs raisons, j'y ai fait une super ballade à cheval et j'y ai rencontré des routards très très très sympas avec qui j'ai passé deux jours magnifiques (Merci Camille et Romain) et ce que j'ai vu m'a vraiment impressionné.
Petit clin d'oeil à de bons moments passés ensemble . . . |
Mon cheval était au "top", et puis surtout contrairement à la France, ici vous faites ce que vous voulez, du trot, du galop, le guide vous fout la paix dans la mesure où vous suivez le chemin qui permet d'aller de site en site.
Vous pouvez vous éloigner puis revenir quitter le groupe, le rejoindre, la liberté, la vraie ...
Vous pouvez aussi aller dans des sentiers bien boueux puis galoper sur les pentes herbeuses. |
Et même si je me suis réconcilié avec la gente équine, il n'en reste pas moi que ce que j'ai vu en matière archéologique est vraiment impressionnant. J'ai à San Augustin visité tous les sites majeurs du secteur pour chacun d'entre eux, je vous mettrai quelques images des statues qui ont été découvertes.
Le site de "el tablon"
Le site de "el chaquira"
Le site de "el purutal"
Particularisme des statues retrouvées sur ce site, leur état de conservation. Comme on peut le constater les pigments sont toujours présents et on peut comprendre dès lors que les statues étaient toutes peintes (comme nos églises à l'époque).
Il s'agit de pigments naturels extraits de différentes plantes et dont pour certain il convient d'être prudent car ils sont toxiques pour l'être humain !!!
Le site de "alto de los idolos"
Pour ce site là qui était quelque peu éloigné de l'endroit où je dormais nous avons fait le choix de nous rendre en taxi jusqu'au site (ce dernier se trouvant sur la montagne d'en face) puis après avoir effectué la visite, de revenir par une longue promenade ( +/- 8 Km en montée et descente) qui nous a permis de découvrir des lieux enchanteurs dont un petit pont de bois qui comme cela a été chanté, ne tenait plus guère que par un grand mystère et deux piquets tout droit ;-)
Ce site est lui aussi considéré comme majeur au regard du nombre de statues qu'il contient mais aussi du fait que l'une d'entre elle est la plus grande du secteur, (elle fait 7 mètres) la plupart des statues sont encore partiellement enterrées dans le sol, un moyen de protéger ces trésors du temps et bien sur des touristes.
Nous avons eu notre lot de découvertes durant cette ballade de retour. Le site était enchanteur bien que non mentionné dans les guides touristiques et même peu connu des habitants de la région.
Il a fallu le mériter car trouver le départ du sentier a été plus que laborieux mais bon à trois avec toute notre bonne humeur on s'est bien débrouillé.
Il a fallu le mériter car trouver le départ du sentier a été plus que laborieux mais bon à trois avec toute notre bonne humeur on s'est bien débrouillé.
Le fameux pont de bois pour lequel il nous a quand même fallu un peu de courage pour l'emprunter mais en fait nous n'avions pas vraiment le choix !!
En observant bien, on constate qu'il est bien en train de s'affaisser . . .
Enfin pour finir la visite de ce site grandiose, nous avons passé la matinée au parc archéologique de San Augustin. Un endroit bien présenté dans un état de conservation étonnant et recelant des merveilles, une fois de plus nous nous sommes régalés.
Le parc archéologique de San Augustin
C'est sur la visite de ce parc que nous nous séparons avec Camille et Romain, eux continuent leur trip en direction du désert de Tatacoa et moi vers Tierradentro puis la remontée vers Popayan, Cali et Bogota.
Un espoir, nous retrouver sur Paris lors de mon prochain passage dans la capitale et s'échanger quelques photos.
Me concernant, je prends un après midi de repos pour ranger mes affaires, faire un peu de lavage et préparer la suite de mon voyage car l'étape à venir est difficile d'accès et peu connue des touristes. Elle est souvent délaissée car loin de tout.
Le lendemain matin, frais et dispo, je prends mon premier taxico et étape par étape je vais rallier Tierradentro qui est en fait un village au bout de nulle part. La route s'y finit aux pieds des montagnes et ensuite le reste se fait à pied. Il s'agit en fait du deuxième trésor archéologique de la Colombie derrière San Augustin.
Les sites archéologiques sont superbes mais éloignés et donc ils se méritent. Leur force est leur état de préservation, en grande partie du au fait que durant des années, Tierradentro a été l'un des bastions des FARC, la zone étant un refuge inexpugnable pour ces combattants, ils ont interdit l'accès à ces merveilles archéologiques, les préservant des vols et des dégradations.
Cette fois, on est loin de la civilisation alors on abandonne le bus climatisé tout confort et je me retrouve dans la caisse arrière d'un pick up avec une toile sur la tête (bonjour le paysage !!) et me voilà parti pour 5h de routes défoncées et de pistes cahoteuses et poussiéreuses dans de drôles de conditions. Heureusement de temps en temps, il y a des pauses et le chauffeur est sympa.
J'en profite pour vous glisser une carte de la région, on peut y localiser San Augustin et aussi Tirradentro ce qui permet de voir comme le secteur est vraiment isolé en dehors des vallées qui sont normalement les zones habitées. . .
Tierradentra va ma régaler tout autant que mes étapes précédentes et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord très peu de touristes, quelques français (toujours) il n'y a qu'eux qui aiment les vieilles pierres et qui sont prêts à marcher des heures pour les voir ;-)
Ensuite, c'était vraiment génial et j'ai adoré les différents sites.
De plus j'y ai fait une belle rencontre en la personne de Anicka, ressortissante allemande qui est venue passer 10 semaines en Colombie pour apprendre l'espagnol mais qui de plus se débrouille bien en français et manie la langue de Shakespeare avec maestria ...
Notre rencontre s'est faite dans le pick up (et oui, les touristes dans la benne, les locaux dans la cabine, c'est pas du racisme, c'est juste qu'ils connaissent le truc et qu'ils ont été plus rapides que nous avec nos gros sacs à l'embarquement ;-)) et on est resté ensemble deux jours pour visiter ce coin perdu. Moi j'en ai profité pour parler anglais en permanence, j'ai eu une interprète en langue espagnole et elle, un homme à ses côtés ce qui lui a permis d'être un peu plus zen, rapport à ses cheveux blonds, objet de toutes les attentions (mais jamais déplacées) dans ce pays.
Et hop ! un petit selfie pour garder un souvenir de cette belle rencontre |
La particularité des sites de Tierradentro est qu'ils sont tous positionnés à une attitude identique sur différentes montagnes ou versants de montagne. Il s'agit de tombeaux enterrés par lesquels on accède via un escalier plus ou moins en colimaçon qui s'enfonce à plus de 10 mètres sous la surface. Comme pour San Augustin, l'origine de ces tombeaux, le rattachement à une quelconque civilisation reste totalement de l'ordre des supputations. La datation des lieux laisse supposer une édification entre les VII° et IX° siècle soit au moins 500 ans avant les vestiges de San Augustin.
En tout état de cause les autochtones vivant encore sur place n'ont aucun lien avec la civilisation ayant alors occupé les lieux.
Comme précédemment, je vais placer quelques photos mais pas trop pour vous donner une idée car seul un amoureux des vieilles pierres pourraient s'extasier devant son écran pendant 2 heures.
En même temps, nous on s'est tapé une randonnée de 14 Km dans les montagnes pour voir les 4 sites et ce après avoir visité les deux musées du parc archéologique pour ne rien rater !!!
Il faut reconnaitre que le paysage est sublime . . . |
L'accès type d'un tombeau |
Présence de poteries |
Impressionnant . . .
L'intérieur d'un des tombeaux, la décoration laisse perplexe . . . |
La nature est toujours au rendez vous et invite à de jolies photos |
Le moyen de locomotion pour quitter Tierradentro est à la mesure de la route prise. j'ai droit à un vieux bus défoncé dont le compteur doit approcher le million de kilomètres et dans lequel les amortisseurs ont rendu l'âme depuis longtemps. C'est parti pour plus de 6h de route avec heureusement quelques arrêts et aussi de magnifiques paysages.
Il est très tôt, la montagne sort peu à peu de la brume . . . |
Comment dire . . .il n'y a pas de pompes à essence sur la route, on trimbale son carburant, ... vachement "safe" le truc !!! |
C'est jour de marché, on est en pleine montagne, il fait froid et humide. |
Après une longue route pleine de cahots et de musiques à fond ;-) on arrive enfin à Popayan, sur ce coup là je suis cassé. Je sors du terminal et attrape le premier taxi venu direction le centre ville. Ma premier impression n'est pas vraiment top et mon séjour sur place confirmera ce ressenti.
Je n'ai pas accroché, j'ai trouvé la ville triste et avec peu d'attraits alors que les guides touristiques y vantent l'architecture coloniale . . .
"la ville blanche" m'a paru triste et culturellement peu intéressante mais peut être suis je passé à côté de ce qui fait son charme. De plus étant seul et coincé par la barrière de la langue, je n'ai pas traîné dans les bars à Salsa. Je trouvais peu d'intérêt à retrouver les mêmes touristes croisés ailleurs au cours de mon trip.
Je parlerai donc de rendez vous raté, sans jugement aucun, avec cette cité coloniale dont on dit qu'elle n'a de rivale que la belle Carthagène . . .
Cela ne m'a pas empêché de faire quelques photos.
Les toits de Popayan avec vue sur le Morro de Tulcan |
Le puente del Humilladero. Un pont de pierre quoi !!
Le guide a beau me dire que c'est le monument emblématique de Popayan, je l'ai regardé 10 mn, pris en photo, j'ai lu un moment au frais dans ses jardins, mais bon voilà, ... c'est un pont de pierre quoi, on va pas en c... une pendule !!
Bon d'accord j'ai pas accroché donc j'ai pas traîné, le lendemain au petit matin, j'ai plié mes affaires et pris un taxi à la volée dans la rue (c'est pas bien, tous les guides disent qu'il ne faut pas le faire car les méchants bandits colombiens peuvent vous kidnapper et demander une rançon ...) et j'ai filé au terminal de bus prendre un transport pour Cali.
Et oui, la ville du cartel, des méchants, de Pablo Escobar, de la drogue et patati et patata, ... oui mais ça c'était avant. Là c'est super "safe" personne te prend la tête mais la ville est bizarre.
En fait j'ai fait quelques trucs sympas mais le top c'est de vivre la nuit et de faire la fête et là ça prend une autre dimension, en fait, c'est blindé de touristes (assez jeunes) qui viennent faire la fête et c'est ce qui fait le charme de cette ville !! (quoique . . .) c'est pas que je sois un vieux con mais bon c'est vrai que c'est pas ce que j'étais venu chercher en Colombie donc j'ai cherché et trouvé d'autres choses à faire.
Comme je suis arrivé un dimanche et que c'est le jour que j'aime le moins quand je voyage sauf si c'est version "farniente" car pour le reste c'est plutôt la version "ville morte" qui prime, je suis allé faire un saut au zoo, c'était sympa et rafraichissant et je me suis fait plein de copains à poils, à plumes, . . .
. . . ou pas d'ailleurs ;-)
Sinon, j'en ai profité pour déambuler dans la ville qui est un mélange assez particulier de bâtiments modernes comme celui de la "banca de Bogota" (ci-dessous) mais aussi d'une architecture d'une XVII ou XVIII° siècle.
Pour la petite histoire, j'ai photographié ce building en raison de la pureté de ses lignes sur un plan architectural mais je n'ai pas fait attention que c'était celui de la banque de Bogota. Quelques minutes après avoir pris mon cliché me voilà entouré par quatre policiers et j'ai droit à un petit contrôle d'identité en bonne et due forme.
Rien de méchant, très correct mais c'est vrai que ça fait bizarre.
On m'a quand même dit qu'il y avait d'autres choses à photographier qu'une banque et qu'il fallait faire attention en Colombie car il y a de nombreuses choses que l'on ne peut pas photographier.
Je sais pas pourquoi mais je m'en doutais un peu . . .
J'ai écouté les bons conseils donnés par les policiers colombiens et j'en ai profité pour photographier quelques églises que je n'ai malheureusement pas pu visiter car fermées à ce moment là.
Je dois bien reconnaitre que je n'ai pas vraiment accroché avec les villes que j'ai pu visiter en Colombie, non pas qu'elles manquent de charme ou d'intérêt, c'est juste que j'étais totalement dans un trip archéologique que j'avais envie de grands espaces et que je ne me suis pas retrouvé dans le milieu urbain.
Bon et bien voilà c'est l'heure du départ, le retour sera un grand moment d'aventure avec beaucoup de vols annulés, des nuits à droite à gauche, et au final plus de 48 heures de retard avec le moment prévu de l'arrivée.
Au final, malgré quelques péripéties, je sais que je retournerai très bientôt en Colombie, car il me reste beaucoup de choses à voir. Tout d'abord commencer un long trip qui débuterai sur la cote atlantique et qui finirai sur la cote pacifique car je souhaite vraiment pousser jusqu'en Équateur . . .
. . . mais ça c'est une autre histoire et j'espère pouvoir vous la raconter très bientôt.