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dimanche 31 août 2014

Notre aventure sur les traces des bagnards ==> à la découverte du Maroni

              Bon ben voilà c'est fait, les Petits sont partis avec leur grand mère, la chienne est en colo vers Roura, le TOYOTA est fin prêt (révisé en métropole, chargé avec le strict minimum puisqu'on est que tous les deux) alors en avant pour l'aventure, c'est la Princesse qui conduit, moi je garde mes forces pour la partie Suriname où on conduit à gauche !!!

 
            Quand je vois ce qu'on a dans le coffre, je sais qu'on voyage "light" cette année, je me paie même le luxe de faire rentrer la quasi totalité de mes effets personnels dans la valise cabine (et oui c'est la Guyane pas le pole sud, les ours polaires sont en vacances et la cordillères des Andes c'est vachement loin ...)

     D'ailleurs en parlant de ça j'en profite pour vous mettre une carte du secteur,. Saint Laurent du Maroni est au bord du ... (je vous laisse trouver, vous avez le même dans le sud !!) le dit fleuve est la frontière entre la Guyane Française et le Suriname. Politiquement les relations sont bonnes, ce qui veut dire que la frontière est une passoire !!!


         Dans ce secteur on trouve aussi St. Jean du Maroni où est installé le Régiment du Service Militaire Adapté de Guyane qui se trouve dans l'enceinte du 9° RIMa et comme nous entretenons de très bonnes relations avec nos collègues militaires, nous en profiterons pour loger dans l'hôtel du régiment réservé aux officiers (oui, oui je sais, ...)



       Comme vous le voyez sur la carte, il n'y a pas beaucoup de routes !! mais ça c'est une autre histoire.




         En fait tout ça pour vous dire que quand on est dans ce secteur on commence un peu (beaucoup) à être au bout du monde. La preuve en images puisque la première image qu nous aurons en arrivant à Saint Jean, c'est les femmes faisant la vaisselle dans le Maroni, fleuve largement réputé pour ses eaux limpides et cristallines ;-)























           La vie sur le Maroni s'écoule tout doucement tandis que le soleil se couche ...










           Après une bonne nuit de sommeil, nous avions décidé d'aller visiter le camp de la relégation à St. Jean du Maroni, cependant en l'absence de personnel pour procéder aux visites, il est fermé jusqu'à une date indéterminée. Tant pis nous remontons donc vers St Laurent du Maroni pour aller visiter le camp de la transportation.
Le tribunal du camp
Voici quelques photos de cette structure immense qui a un temps laissé à l'abandon, avant que la Guyane prenne conscience du patrimoine que cela représentait et n'entreprenne des travaux de remise en état.



L'entrée du camp

           Pour vous faire une idée, le camp de la transportation à St Laurent du Maroni est un vaste rectangle clos par une enceinte de 235 m de long sur 120 mètres de large. Il a vu passer tous les bagnards de Guyane (plus de 70 000 hommes et 1 000 femmes de 1850 à 1953). C'était un passage obligé : les bagnards arrivaient de France par bateau directement à St Laurent du Maroni à la frontière du Suriname. Ils étaient ensuite redirigés dans les différents bagnes de Guyane (Cayenne, St Jean du Maroni, les Îles du Salut) ou restaient à St Laurent.

Il y avaient 4 catégories de bagnards:
- Les transportés : ils arrivaient en Guyane pour accomplir des travaux forcés suite à un acte grave (vol à main armé, meurtre, vol qualifié, etc...). Ces forçats pouvaient être condamnés pour un temps déterminé ou à perpétuité. Il y a eu plus de 55 000 transportés, ils représentaient la catégorie de bagnards la plus importante. Le bagne ainsi que toute la ville de st Laurent ont été construits par les bagnards.

- Les libérés : une fois sa peine achevé, le transporté devenait un transporté libéré. Libéré, il devait cependant rester en Guyane sous le contrôle de l'administration pénitentiaire. Pour une peine inférieure à 8 ans, il devait rester en Guyane autant d'années que sa peine ; pour une peine supérieure à 8 ans, il restait en Guyane à vie. L'objectif était de peupler le département.

- Les relégués : ils n'avaient pas commis de faute grave mais avaient récidivé. Ils n'étaient pas astreints aux travaux forcés. Si leur cas était jugé lourd, ils devaient travailler et étaient enfermés la nuit : c'était le camp de la relégation à St jean du Maroni. Les autres étaient libres avec l'autorisation de vivre dans la commune de leur choix. Il y eut près de 18 000 relégués.

- Les déportés : condamnés politiques pour espionnage, trahison, désertion ou faux monnayage, ils se divisaient en deux groupes : les déportés simples envoyés purger leur peine aux îles du salut (Îles Royale et St Joseph) et les déportés en enceinte fortifiée, comme le fut Dreyfus, enfermés sur l'Île du Diable. Quelques centaines d'hommes subirent ce sort.




 
 
      Ne croyait pas qu'il s'agit de la porte de sortie, non, c'est la zone réservée aux libérés ayant commis des infractions de droit commun et devant effectuer une nouvelle peine. Ils ne devaient pas être mis en contact avec les autres bagnards.














L'aire de promenade avec le bassin pour se laver et laver le linge






         Comme nous avons eu notre dose d'urbain nous décidons le lendemain d'aller nous faire une virée jusqu'à Apatou, dernier village accessible par la route depuis St. Laurent du Maroni. Ensuite c'est la pirogue.
Petit bourg en pleine expansion, Apatou dispose d'un collège tout neuf pouvant recevoir plus de 900 élèves, je vous laisse imaginer les embouteillages de pirogues le matin et le soir !!!

Vue sur le Maroni
           J'en ai profité pour faire quelques jolies photos avant que nous tentions de prendre la piste jusqu'aux chutes Voltaire, complètement perdues dans la brousse.


Le moyen de transport traditionnel: la pirogue.

Le Suriname juste en face ...
           Pour la piste,  je vais la faire brève, on a roulé 3Km et puis on a fait 1/2 tour par prudence ou la queue entre les jambes car c'était un coup à rester planté dans la boue pendant quelques jours. 
Oui je sais je deviens vieux (et un peu moins inconscient) et ça me fait de la peine dans mon cœur d'être moins fou qu'avant !!!


        A ce moment là tout allait bien la voiture est encore propre, la piste n'a pas de trous, ça va durer encore ......
.....  500 mètres  ;-)))

              Voilà le récit de la première partie de notre épopée s'achève là. Celle-ci aura été riche en rencontres car nous avons fait la connaissance de Françoise et Jacky dits "la bergère et le grizzli" et ce au détour d'un pique nique sur la crique serpent. Nous avons fait des expériences culinaires intéressantes en mangeant du "jamin gouté" (si vous voulez savoir ce que c'est, il va falloir venir) et nous avons découverts des spectacles naturels magnifiques.

Puis, nous avons repris notre route et traversé le Maroni pour débuter de nouvelles aventures, à la recherche de ce fameux nègre dont Voltaire nous avait tant parlé (oh p... je m'intellectualise, ça fait peur, je m’arrête là ;-))

On se retrouve de l'autre côté !!

2 commentaires:

  1. Bon les voyageurs, je sais que c'est long à faire, mais on attend la suite...

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  2. C'est parti mon poto, je la fais ce WE parce qu'après on retourne à Kourou pour un lancement jeudi et on a du mal à faire des trucs en ce moment hormis la maison, madame bosse presque tous les samedis !!!

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