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mardi 29 décembre 2015

La Guyane vue du ciel c'est pas rien . . .

         Normalement lorsque l'on vous parle d'un endroit vu du ciel et qu'on vous annonce des photos, il n'y a pas pléthore de solutions, vous avez droit aux superbes clichés pris derrière le hublot crasseux d'un quelconque avion de ligne ...
Si si, ... ne dites pas le contraire, on l'a tous fait et quand on a vu le résultat, on s'est dit que la prochaine fois, on s'abstiendrait.
En même temps moi je vous dit ça mais depuis quelques années je fais les trajets en soute dans ma caisse alors pour les photos vous pouvez vous grattez (sauf si bien évidemment vous vous êtes consciencieusement appliqué sur le poil le contenu de votre pipette anti parasites)

Cette fois, c'est différent, la Princesse, elle connait quelqu'un qui garde pas ses quatre pattes au sol tout le temps, moi j'aime pas trop mais quand elle a proposé à l'Homme et aux enfants de s'envoyer en l'air l'espace d'un weekend, ils ont sauté sur l'occasion.

         On s'est donc tous retrouvé au degrad de Tonnegrande pour une nouvelle aventure pleine de sensations. Tout d'abord, on ne s'envole pas depuis la terre ferme mais depuis le fleuve et ...
... quand vous voyez les deux engins qui nous attendent, on comprend que plus personne ne fait le malin, vous avez déjà volé sur un bateau pneumatique vous ? !? !


         Heureusement ils vont faire leur baptême d'ULM sur le second engin parce que c'est un coup à se retrouver orpheline moi je vous le dis ....


Tout le monde était bien impatient de prendre son envol et les visages étaient rayonnants même pour ceux qui étaient un peu stressés ;-)






La Princesse est prête à prendre son envol










      Quentin quant à lui se la joue relax











Tandis que Iouna a conquis le pilote et ne rêve plus que d'une chose, l'accompagner tous les weekend ...








     Mais il est temps pour moi de m'installer, certes le casque n'est pas adapté à mes oreilles mais en me tenant bien droite sur mon siège, je vois bien le paysage et en plus j'arrive à passer le museau par la fenêtre.


On m'a dit de rien toucher alors coucouche panier et papattes en rond, je laisse faire le pilote.

Il y a même un monsieur qui est caché quelque part et qui nous dit si on doit aller plus haut ou plus bas, c'est vachement rigolo, mais le meilleur c'est pour maintenant, parce que jusqu'à aujourd'hui la Guyane, je l'avais vu qu'en étant dans un kayak ou une coque alu, et là, c'est autre chose quand même . . . .




Les méandres du Montsinery




              Clairement, c'est magique, on a l'impression qu'on a les yeux sur les photographies du livre de Yann Arthus BERTRAND, sauf que là il y a du vent, ça bouge et c'est vrai ....

               Là, c'est la ville de Cayenne et au fond, la ville de Remire Montjoly.

On se rapproche un peu du sol histoire de mieux voir . . . .




Dans l'ensemble tout le monde a passé une bonne journée et pour finir ça en beauté, on s'est fait un petit pique nique.





Et pour finir en beauté cette matinée de sensations fortes, on a fait péter une bonne bouteille de rosé bien frais, je crois que c'est un peu ça la classe, ...






        La preuve, la princesse l'a bien compris, elle qui a tout le temps de mal de mer, elle fait sa craneuse sur le bateau ...






   


            Allez, à plus tard pour de nouvelles aventures, parce qu'il faut bien se le dire, on est là pour en profiter un maximum avant de partir vers une nouvelle destination, alors hors de question de glander, il reste encore tellement de choses à faire . . . .

vendredi 25 décembre 2015

Notre expédition à Takari Tante, ...

          D'aucun demande souvent à l'Homme s'il compte un jour arrêter de toujours faire des choses un peu folles qui sortent de l'ordinaire et s'il n'envisage pas un jour de se poser dans son canapé en buvant une bière et en mangeant des chips tout en zappant allégrement sur les deux cent chaînes du satellite.
Alors moi qui le connait bien, je vous rassure tout de suite, c'est impossible et ce même s'il a un jour  l'abonnement pour la chaîne "National Geographic".

L'Homme c'est plutôt cette philosophie là, la Princesse et les petits bouts aussi, alors . . .

 
        . . .  Je vais vous raconter sa dernière épopée telle que je l'ai vécue, car bien que je n'aime pas l'eau du tout, en parfait reporter, cette fois, j'ai pris mon courage à deux pattes et je me suis cachée dans un  grosse touque afin de l'accompagner vers ce lieu évocateur pour certain mais surtout où débute véritablement la Guyane profonde, j'ai cité:


Takari  Tante



Le but de notre expédition
D'abord, je pense qu'il faut remercier une personne, il s'agit de mon poto  Aymeric.
C'est grâce à ses rêves d'Aïmaras , ses envies d'aller affronter ce carnassier de rivière au tempérament fougueux, que l'Homme a fini par monter cette expédition avec 4 potes.

Alors, il faut le dire, Takari Tante, beaucoup en parle et peu y sont déjà allés même s'ils sont depuis plusieurs années en Guyane. En même temps, une fois qu'on y est allé, on peut dire que ce n'est pas le bout du monde et que en fait l'Aventure (peut être la vrai, à vous de voir !!) commence au dessus, lorsqu'on se dirige vers saut dalle.

En tout cas, ce qui est certain c'est que ce projet un peu fou (surtout en raison de la totale inexpérience de l'Homme en la matière) a pu se réaliser en un temps record grâce à la compétence de Mickaël et Pascal, deux potes amoureux de la Guyane, installés là depuis de nombreuses années. Se sont greffés Jef, pêcheur émérite qui rêvait d'aller taquiner l'aïmara et Eric, embringué dans cette histoire parce que . . . . . la Guyane ne se limite pas au littoral.

Voici donc les différents protagonistes de l'affaire:

Pascal, "l'expert"


L'Homme











Jean-François dit "Jef"

Mickaël dit "Micka"









  Eric

             L'idée folle est donc lancée à la fin du mois de novembre et le 18 décembre à 06h00 du matin, les deux coques alu sont mises à l'eau au barrage de petit saut avec à leur bord, votre serviteur et les cinq comparses

Ici j'apporte quelques précisions sur la topographie des lieux et je vous mets un bout de carte car sinon cela va être difficile à comprendre (cliquer dessus pour agrandir comme toutes les images d'ailleurs)


Le barrage de petit saut est situé à la confluence du Sinnamary, l'un des grands fleuves guyanais, et d’un cours d’eau mineur (la crique Cœur Maroni), à près de 60 km avant l'estuaire.

Le site permet à EDF de produire de l'électricité pour Cayenne et de son agglomération, de Saint-Laurent-du-Maroni, de Kourou et du Centre spatial guyanais ainsi que des autres villes de la région côtière.

Son lac de retenue, d'une surface d'environ 365 km² (environ 16 km de long sur 19 km de large), est le plus grand de France; plus grand que la ville de Paris !!!
Les travaux ont commencé en  1991 et se sont terminés en 1994. Lors de la construction du barrage, compte tenu de la taille de la forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site, ce qui a pour résultat que l'on traverse une forêt d'arbres morts lorsqu'on s'éloigne de la retenue d'eau pour rejoindre le Sinnamary.
(source Wikipedia)

Le point de départ et le point d'arrivée sont entourés en jaune, au milieu, la forêt immergée, ... sans trace GPS ou guide compétent, on est face à un labyrinthe dans lequel on peut passer un bon moment avant de trouver sa route
Il est encore tôt, le jour commence à se lever







 Le paysage défile devant nous, il est hallucinant, le lac a recouvert l'intégralité d'une forêt et au fur et à mesure des années tous les arbres sont morts donnant cette impression de scène de science fiction.



Mes recherches m'apprendront qu'écologiquement ce n'est pas le top et que le choix de ne pas déboiser entraîne une production importante de carbone et de mercure qui se retrouve dans la flore puis la faune et termine son cheminement dans celui qui est au sommet de la chaîne alimentaire l'homme.




Mais attention cela ne veut pas dire que la zone est dénuée de toute vie, bien au contraire, poissons, oiseaux, et même singes hurleurs sont présents sur le territoire.


On est bien chargé mais en même temps, il faut nourrir 5 hommes (et un chien ;-) pendant 3 jours plus de la glace pour garder du froid, le matériel de couchage, de cuisine, de pêche et tous les petits extras qui rendent la vie douce lorsque l'on dort en hamac au milieu de nul part !!





Il nous faudra 3 heures pour remonter le lac et commencer à se diriger vers saut mouche (un saut étant un amalgame de rochers positionné en travers de la rivière et obstruant plus ou moins partiellement cette dernière selon les saisons).

Saut mouche, nous barrant la remontée du fleuve

Observation, discussion, réaction, ... en avant !

Et en cette saison (fin de saison sèche début de saison des pluies) il n'y a pas d'eau, ce qui veut dire que le niveau est tellement bas, qu'il y a aucune possibilité de passer en barque, il va falloir décharger les embarcations, accrocher une corde de plusieurs dizaines de mètres et tirer les deux embarcations à tour de rôle depuis l'amont tout en envoyant deux courageux, installés dans les rapides avec de l'eau jusqu'à la poitrine pour diriger les coques afin qu'elles ne viennent pas s'écraser sur les rochers !!!




  Ça s'appelle passer à la cordée, c'est la version "safe" et pas bourrin du passage de saut en saison sèche. ici pas de photos, je me suis planquée parce que vu l'électricité dans l'air j'aurai pu prendre un coup de baïkal ...

Une fois les deux coques passées (il faudra quand même 1h30 en raison de déchargement et rechargement) il ne nous restera que 30 mn pour arriver au saut Takari Tante, la frontière avec la Guyane profonde, l'antre de l'aïmara, lieu où ce poisson est qualifié de petit lorsqu'il fait moins de 10 Kg ! ! !

C'est  là,  on  y  est . . . .





Sur site, l'association "moukou moukou" met à disposition des gens responsables, deux carbets de grande taille. Il y a de quoi être surpris, contrairement aux habitudes guyanaises, ici, pas un seul déchet ne traîne, tout est rangé et les précédents occupants laissent accroché aux poutres des carbets  ce qu'ils n'ont pas utilisé et qui n'est pas périssable (charbon de bois, bougies, sucre de canne, rhum, ...)




Les Hommes se sont installés vite fait bien fait, ont mangé un morceau, ils avaient calculés le coup, c'était repas froid pour gagner du temps ! et là je suis sortie de ma touque !!

Ça a un peu gueulé et on m'a prévenu que si je foutais le b... et qu'ils ne pouvaient pas pêcher, comme il n'y avait pas assez de nourriture pour tous les repas, je passerai à la casserole.


J'ai fait profil bas et j'ai évité de manger les restes sans autorisation du moins tant qu'ils ont été autour de la table ;-)

Dès la dernière bouchée engloutie, branle bas de combat, la table est dégagée et plein de petits poissons en plastique jaillissent de boites de couleur. Des cannes à pêche sont posées sur la table, les moulinets fixés, ... grosse agitation et .....

.... Tout le monde s'éparpille d'un coup avec son matériel, moi j'en profite pour faire le tour du propriétaire et faire quelques belles photos pour votre plus grand plaisir.



L’après midi se déroulera bien, puisqu'une première prise est faite par Jef, la pauvre bête finira illico sur le barbecue pour le repas du soir. là, je respire un peu, je suis sauvée pour aujourd'hui !



Au cours de la soirée, l'Homme partira avec Jef poser des trappes afin de faire -peut être- quelques belles prises, la nuit sera calme et le matin joyeux, un nouvel aymara est venu s'enferrer sur un piège, (c'est bon je suis sauvée !). La journée commence bien et elle va continuer dans la joie et la bonne humeur.



L'Homme prend une canne mais bon, même s'il y met de la bonne volonté le résultat n'est pas au rendez vous, heureusement Mickaël sauvera l'honneur et ma vieille carcasse avec un aymara de plus de 10 Kg.

Notre repas du soir




Mais le temps file à toute vitesse, une nouvelle nuit s'écoule et il faut déjà envisager de repartir.



Entre temps, la pluie est tombée et le niveau de l'eau est montée de presque 50 cm, toute la physionomie du site et du fleuve a changé. le courant s'est accéléré, les bois morts échoués en amont du fleuve sur les berges se sont mis à flotter, il va falloir être vigilant ...











         Et justement notre vigilance paiera puisqu'en plus de voir quelques vols de aras, nous croiserons la route d'une biche rouge, animal protégé que l'on voit bien rarement en Guyane.





Voilà, c'était une bien belle aventure, une première "expédition" en raison, des conditions liées au débit du fleuve, du fait qu'on est loin de tout et que chaque problème peut devenir une catastrophe.
Pour la petite histoire, nous sommes passés à 2 mm de la catastrophe en touchant la dérive du moteur sur une pierre et en manquant de pulvériser la boite de vitesse et un groupe de 8 personnes avec 2 coques alu parti 24 h après nous, a frôlé le drame lorsque l"un d'entre eux a failli se noyer dans saut mouche après avoir eu le pied pris entre deux rochers ...

Mais ce moment reste magique et nous donne la véritable image de la Guyane mais aussi de l'Amazonie, ce lieu dont petit, nous avons appris qu'il était "le poumon de notre planète".


mercredi 11 novembre 2015

Une semaine d'immersion en jungle . . . .

         Cet article, je vous l'avais promis il y a déjà plusieurs semaines de cela mais les copains sont venus, je me suis fait mal au genou ce qui a fait que même si j'avais le temps de me mettre sur mon PC, et je n'avais donc pas trop le moral pour m'étendre sur ces 5 jours que j'avais passé fin septembre début octobre au Centre d'Entrainement en Forêt Équatoriale, géré par le 3° Régiment Étranger d'Infanterie

Alors le CEFE c'est quoi ? ! ?, tout d'abord quand on est sur la route de l'est et qu'on roule vers St. Georges de l'Oyapoque (vers le Brésil quoi !), le CEFE c'est juste la pancarte ci-dessous au bord de la route avec derrière une piste qui s'enfonce dans la forêt, c'est rien mais quand on connait c'est déjà beaucoup !!

 On trouve sur Internet les éléments suivants lorsque l'on s’intéresse un peu à la chose.



Les missions du centre sont multiples :

  • Aguerrissement des unités en poste permanent dans le département (et notamment le 3e REI, mais aussi les unités en mission de courte durée (4 mois) aux spécificités du milieu.
  • Préparation opérationnelle des unités chargées d'effectuer des opérations de contrôle des frontières et/ou de recherche des sites d'orpaillage illégaux
  • Apprentissage du commandement en situation extrême pour les chefs amenés à conduire des unités en terrain hostile (le CEFE organise un stage international de chef de section jungle)
  • Expertise et recherche dans les savoir-faire propres au milieu tropical.



Il existe plusieurs types de stage organisés par le CEFE, dont certains peuvent se faire à la carte en fonction des besoins de l'unité stagiaire :

  • stage d'initiation de 2 à 5 jours
  • stage d'aguerrissement de 2 semaines
  • stage de combat jungle (ouvert aux unités françaises expérimentées ainsi qu'aux unités étrangères)
  • stage de formateur de 6 semaines (permettant de former les futurs instructeurs de plusieurs pays d'Amérique du Sud)
  • stage de "chef de section jungle"

La formation y est axée sur la rusticité, la condition physique et l'adaptation aux conditions climatiques, notamment aux conditions particulières à la forêt équatoriale.
Les militaires s'y entraînent à la pratique des pistes (type piste de risque) individuelles et collective dans un milieu hostile, au combat en jungle, à la manipulation des explosifs, au tir, au franchissement des cours d'eau, etc. . . .

Venir en Guyane et ne pas participer à un tel stage alors qu'on en a la possibilité, me paraissait inconcevable, cependant, il ne faut pas croire qu'il suffit d'aller taper à la porte du centre pour y être admis et ce même si vous êtes policier, gendarme, douanier, . . .

C'est donc grâce à la PAF de Guyane, dont je salue les éminents représentants  ;-) que j'ai pu intégrer ce stage opérationnel de lutte contre l'immigration clandestin liée à l'orpaillage illégal.

Une semaine pour apprendre les bases de la vie en forêt, appréhender son environnement pour  ne pas faire, n'importe quoi n'importe comment, mais aussi passer de bons et durs moments avec des collègues qui comme moi aiment la forêt et tout ce qu'elle offre.

Je ne vais pas vous faire un résumé exhaustif de tout ce que nous avons fait pendant une semaine, mais plutôt vous glisser quelques photos avec un petit commentaire par ci par là, sachant que l'objectif du stage était bien sur d'être capable de se déplacer et de vivre dans les meilleures conditions possible en forêt (couchage, camp, feu, ...) mais aussi de s'y déplacer, de surmonter les obstacles naturels et aussi d'aller contre de nombreuses idées reçues sur la forêt et ses dangers.
Le but n'est pas de faire croire qu'il n'y a pas de danger en forêt équatoriale, mais plutôt qu'avec un peu de bon sens et de prudence, ceux-ci restent modérés. par exemple, toute eau trouble ou boueuse ne cache pas un crocodile ou un anaconda de 10 mètres (quoique !!) par contre, pisser dans l'eau peut amener à attraper un poisson candiru et là c'est pas cool du tout ==> Ça chinois, c'est pour toi ....




Ça c'est le 1° jour, on vient juste d'arriver et parmi nous, un a déjà fait le stage et reste juste le temps que l'on fasse les séances de tir, avant de repartir le lendemain matin.

Merci "Schmoll" pour ta présence et tes conseils éclairés.








 Là on peut voir que j'ai bien écouté ce que l'on m'a dit en matière d'installation de mon bivouac. Deux arbres, une corde faîtière, une bâche avec dessus mon hamac, un bon espace de vie en cas de pluie (c'est pas un 4 pièces non plus, faut pas pousser !!)































     

    


    Après les séances de tir, on attaque par du sérieux: "la coupure humide", c'est beau comme nom ?
C'est juste pour dire que vous et votre p... de bardât de quasiment 30 Kg vous allez traverser la rivière en vous tenant à la corde sachant bien sur que le courant n'a qu'une seule envie vous emmener bien loin de l'endroit ou vous voulez aller ...


 Surtout ne pas se fier aux apparences, en fait le courant est énorme et la rivière assez large. Pour couronner le tout lorsqu'on arrive de l'autre côté, on se retrouve dans un immense enchevêtrements de branches qui se confond avec une boue bien collante dans laquelle on s'enfonce jusqu'aux cuisses ...

Sympa, et dire que certains paient pour se barbouiller de boue, c'est bon pour la peau qu'ils disaient ...





Étape suivante la piste PECARI, il s'agit d'un parcours sportif adapté à la vie en jungle, c'est à dire en bien plus bête, bien plus mouillé et gadouilleux et bien dur !!



Bien sur vous la faîtes une fois en reconnaissance et découverte et puis une fois chrono, il s'agit  de quelque chose de mythique en la matière.





Le plaisir c'est que la difficulté des obstacles varie avec le jeu des marées; Et oui mon bon monsieur (ou ma bonne dame) ici les marées influent largement jusqu'à très profondément dans les terres, c'est un élément impératif à prendre en compte lorsque l'on circule en kayak sur les cours d'eau ou bien lorsque l'on veut marcher en bord de crique (= rivière)

 Allez trêve de blabla, c'est parti, j'en ai chié ... grave mais bon j'ai carrément bien assuré pour le passage des obstacles, par contre niveau chrono, par rapport aux militaires sur-entrainés qui viennent sur site, "no comment" ...
En même temps soyez un peu indulgent j'ai presque 45 ans  ;-)



 Un petit "dessus-dessous", bien sur les troncs sont lisses, mouillés et glissant, on n'a pas pied pour monter sur le 1°, rien pour se tenir lorsqu'on se redresse (merci la grimpe) et bien sur, le tronc du haut est à 2 mètres de celui du bas.

Ah, j'allais oublier, les fringues et les pompes sont pleines d'eau et de boue, j'adore ...

 


 Ça c'est "l'échelle laotienne", j'adore nos amis du continent sud asiatique mais là, oublier les barreaux entre les deux troncs verticaux ça ne facilite pas la vie ....  Bon ça passe quand même.


 Bon des fois on se repose mais pas souvent, on écoute un autochtone qui nous explique ce que manger ou pas dans la forêt, préparer un poisson, dépecer un gibier en retirant les glandes qui abiment la viande, ...

Super intéressant mais une masse de connaissance énorme qu'il est difficile de retenir surtout lorsqu'on ne met pas en pratique régulièrement (du style parce qu'on se blesse au genou ;-)




Le maître des lieux et l'expert en la matière, bientôt 70 ans  et bon pied bon œil, un puits de connaissances en matière de forêt;

Au résultat, on mangera du riz et des haricots rouges en sauce avec du tapir, de l'agouti mais aussi de l'aïmara, un vrai régal.






          Sachant bien sur que cela fait des jours que l'on mange des rations de combat à tous les repas. Vu qu'on se les traîne c'est quand même mieux de les manger, le poids se déplace, c'est la règle de l'apesanteur, ça part des épaules jusqu'au sol !!!!

         Mais c'est pas parce que l'on a bien mangé qu'il va pas falloir continuer à souffrir, mais là franchement ça se complique sérieusement; Après le parcours sportif, c'est le tour parcours du combattant, à savoir "la piste groupe", objectif :
TRAVAILLER    LA    COHÉSION
   En avant pour la rigolade, avec une musette sur le dos, un Famas à la main et c'est parti ...




          Vous avez le choix: Soit vous passez dessus sur 20 mètres soit vous tombez et vous vous enfoncez dans la boue jusqu'à la taille et c'est 20 mètres quand même !!!  Moi j'ai pas voulu tomber, le collègue lui, il faisait 130 Kg et il aimait bien la boue (du moins j'espère ;-)



  C'est au pied du mur qu'on voit le maçon ...

Grand moment de réflexion et après ... il y a pas deux mille solutions ! on nous a pas demandé d'être fin alors on envoie du lourd !







 C'est presque la fin de la piste, une photo souvenir avec le "poto" Tony qui turbinait bien et qui aime vraiment la forêt.

C'est pas le seul c'est sur mais en tout cas, j'ai vraiment passé de bon moment avec lui et on a bien rigolé ....






      C'est la fin on vient de toucher le poteau jaune, on est jeudi en fin de journée, demain on reprendra la direction du camp, du bar puis de la civilisation, mais juste après avoir crié le mot d'ordre et de ralliement du CEFE qui précède et finit toutes les épreuves pour donner du du courage à chacun :

S A L V A  ! ! ! *

     Voilà une bien belle aventure qui se termine, un moment vraiment particulier avec des fous rires, des coups de gueule, des surprises, ....
Mais surtout un stage qui a totalement changé mon approche de la forêt, la preuve je ne pense qu'à une seule chose lorsque j'en sors ....  y retourner !!


* SALVA --> la forêt (en Brésilien)