D'aucun demande souvent à l'Homme s'il compte un jour arrêter de toujours faire des choses un peu folles qui sortent de l'ordinaire et s'il n'envisage pas un jour de se poser dans son canapé en buvant une bière et en mangeant des chips tout en zappant allégrement sur les deux cent chaînes du satellite.
Alors moi qui le connait bien, je vous rassure tout de suite, c'est impossible et ce même s'il a un jour l'abonnement pour la chaîne "National Geographic".
L'Homme c'est plutôt cette philosophie là, la Princesse et les petits bouts aussi, alors . . .
. . . Je vais vous raconter sa dernière épopée telle que je l'ai vécue, car bien que je n'aime pas l'eau du tout, en parfait reporter, cette fois, j'ai pris mon courage à deux pattes et je me suis cachée dans un grosse touque afin de l'accompagner vers ce lieu évocateur pour certain mais surtout où débute véritablement la Guyane profonde, j'ai cité:
L'Homme c'est plutôt cette philosophie là, la Princesse et les petits bouts aussi, alors . . .
. . . Je vais vous raconter sa dernière épopée telle que je l'ai vécue, car bien que je n'aime pas l'eau du tout, en parfait reporter, cette fois, j'ai pris mon courage à deux pattes et je me suis cachée dans un grosse touque afin de l'accompagner vers ce lieu évocateur pour certain mais surtout où débute véritablement la Guyane profonde, j'ai cité:
Takari Tante
D'abord, je pense qu'il faut remercier une personne, il s'agit de mon poto Aymeric.
C'est grâce à ses rêves d'Aïmaras , ses envies d'aller affronter ce carnassier de rivière au tempérament fougueux, que l'Homme a fini par monter cette expédition avec 4 potes.
Alors, il faut le dire, Takari Tante, beaucoup en parle et peu y sont déjà allés même s'ils sont depuis plusieurs années en Guyane. En même temps, une fois qu'on y est allé, on peut dire que ce n'est pas le bout du monde et que en fait l'Aventure (peut être la vrai, à vous de voir !!) commence au dessus, lorsqu'on se dirige vers saut dalle.
En tout cas, ce qui est certain c'est que ce projet un peu fou (surtout en raison de la totale inexpérience de l'Homme en la matière) a pu se réaliser en un temps record grâce à la compétence de Mickaël et Pascal, deux potes amoureux de la Guyane, installés là depuis de nombreuses années. Se sont greffés Jef, pêcheur émérite qui rêvait d'aller taquiner l'aïmara et Eric, embringué dans cette histoire parce que . . . . . la Guyane ne se limite pas au littoral.
Voici donc les différents protagonistes de l'affaire:
L'idée folle est donc lancée à la fin du mois de novembre et le 18 décembre à 06h00 du matin, les deux coques alu sont mises à l'eau au barrage de petit saut avec à leur bord, votre serviteur et les cinq comparses
Ici j'apporte quelques précisions sur la topographie des lieux et je vous mets un bout de carte car sinon cela va être difficile à comprendre (cliquer dessus pour agrandir comme toutes les images d'ailleurs)
Le point de départ et le point d'arrivée sont entourés en jaune, au milieu, la forêt immergée, ... sans trace GPS ou guide compétent, on est face à un labyrinthe dans lequel on peut passer un bon moment avant de trouver sa route
Le paysage défile devant nous, il est hallucinant, le lac a recouvert l'intégralité d'une forêt et au fur et à mesure des années tous les arbres sont morts donnant cette impression de scène de science fiction.
Mes recherches m'apprendront qu'écologiquement ce n'est pas le top et que le choix de ne pas déboiser entraîne une production importante de carbone et de mercure qui se retrouve dans la flore puis la faune et termine son cheminement dans celui qui est au sommet de la chaîne alimentaire l'homme.
Mais attention cela ne veut pas dire que la zone est dénuée de toute vie, bien au contraire, poissons, oiseaux, et même singes hurleurs sont présents sur le territoire.
On est bien chargé mais en même temps, il faut nourrir 5 hommes (et un chien ;-) pendant 3 jours plus de la glace pour garder du froid, le matériel de couchage, de cuisine, de pêche et tous les petits extras qui rendent la vie douce lorsque l'on dort en hamac au milieu de nul part !!
Il nous faudra 3 heures pour remonter le lac et commencer à se diriger vers saut mouche (un saut étant un amalgame de rochers positionné en travers de la rivière et obstruant plus ou moins partiellement cette dernière selon les saisons).
Et en cette saison (fin de saison sèche début de saison des pluies) il n'y a pas d'eau, ce qui veut dire que le niveau est tellement bas, qu'il y a aucune possibilité de passer en barque, il va falloir décharger les embarcations, accrocher une corde de plusieurs dizaines de mètres et tirer les deux embarcations à tour de rôle depuis l'amont tout en envoyant deux courageux, installés dans les rapides avec de l'eau jusqu'à la poitrine pour diriger les coques afin qu'elles ne viennent pas s'écraser sur les rochers !!!
Ça s'appelle passer à la cordée, c'est la version "safe" et pas bourrin du passage de saut en saison sèche. ici pas de photos, je me suis planquée parce que vu l'électricité dans l'air j'aurai pu prendre un coup de baïkal ...
Une fois les deux coques passées (il faudra quand même 1h30 en raison de déchargement et rechargement) il ne nous restera que 30 mn pour arriver au saut Takari Tante, la frontière avec la Guyane profonde, l'antre de l'aïmara, lieu où ce poisson est qualifié de petit lorsqu'il fait moins de 10 Kg ! ! !
Sur site, l'association "moukou moukou" met à disposition des gens responsables, deux carbets de grande taille. Il y a de quoi être surpris, contrairement aux habitudes guyanaises, ici, pas un seul déchet ne traîne, tout est rangé et les précédents occupants laissent accroché aux poutres des carbets ce qu'ils n'ont pas utilisé et qui n'est pas périssable (charbon de bois, bougies, sucre de canne, rhum, ...)
Les Hommes se sont installés vite fait bien fait, ont mangé un morceau, ils avaient calculés le coup, c'était repas froid pour gagner du temps ! et là je suis sortie de ma touque !!
Ça a un peu gueulé et on m'a prévenu que si je foutais le b... et qu'ils ne pouvaient pas pêcher, comme il n'y avait pas assez de nourriture pour tous les repas, je passerai à la casserole.
J'ai fait profil bas et j'ai évité de manger les restes sans autorisation du moins tant qu'ils ont été autour de la table ;-)
Dès la dernière bouchée engloutie, branle bas de combat, la table est dégagée et plein de petits poissons en plastique jaillissent de boites de couleur. Des cannes à pêche sont posées sur la table, les moulinets fixés, ... grosse agitation et .....
.... Tout le monde s'éparpille d'un coup avec son matériel, moi j'en profite pour faire le tour du propriétaire et faire quelques belles photos pour votre plus grand plaisir.
L’après midi se déroulera bien, puisqu'une première prise est faite par Jef, la pauvre bête finira illico sur le barbecue pour le repas du soir. là, je respire un peu, je suis sauvée pour aujourd'hui !
Au cours de la soirée, l'Homme partira avec Jef poser des trappes afin de faire -peut être- quelques belles prises, la nuit sera calme et le matin joyeux, un nouvel aymara est venu s'enferrer sur un piège, (c'est bon je suis sauvée !). La journée commence bien et elle va continuer dans la joie et la bonne humeur.
L'Homme prend une canne mais bon, même s'il y met de la bonne volonté le résultat n'est pas au rendez vous, heureusement Mickaël sauvera l'honneur et ma vieille carcasse avec un aymara de plus de 10 Kg.
Mais le temps file à toute vitesse, une nouvelle nuit s'écoule et il faut déjà envisager de repartir.
Entre temps, la pluie est tombée et le niveau de l'eau est montée de presque 50 cm, toute la physionomie du site et du fleuve a changé. le courant s'est accéléré, les bois morts échoués en amont du fleuve sur les berges se sont mis à flotter, il va falloir être vigilant ...
Et justement notre vigilance paiera puisqu'en plus de voir quelques vols de aras, nous croiserons la route d'une biche rouge, animal protégé que l'on voit bien rarement en Guyane.
Voilà, c'était une bien belle aventure, une première "expédition" en raison, des conditions liées au débit du fleuve, du fait qu'on est loin de tout et que chaque problème peut devenir une catastrophe.
Pour la petite histoire, nous sommes passés à 2 mm de la catastrophe en touchant la dérive du moteur sur une pierre et en manquant de pulvériser la boite de vitesse et un groupe de 8 personnes avec 2 coques alu parti 24 h après nous, a frôlé le drame lorsque l"un d'entre eux a failli se noyer dans saut mouche après avoir eu le pied pris entre deux rochers ...
Mais ce moment reste magique et nous donne la véritable image de la Guyane mais aussi de l'Amazonie, ce lieu dont petit, nous avons appris qu'il était "le poumon de notre planète".
Alors, il faut le dire, Takari Tante, beaucoup en parle et peu y sont déjà allés même s'ils sont depuis plusieurs années en Guyane. En même temps, une fois qu'on y est allé, on peut dire que ce n'est pas le bout du monde et que en fait l'Aventure (peut être la vrai, à vous de voir !!) commence au dessus, lorsqu'on se dirige vers saut dalle.
En tout cas, ce qui est certain c'est que ce projet un peu fou (surtout en raison de la totale inexpérience de l'Homme en la matière) a pu se réaliser en un temps record grâce à la compétence de Mickaël et Pascal, deux potes amoureux de la Guyane, installés là depuis de nombreuses années. Se sont greffés Jef, pêcheur émérite qui rêvait d'aller taquiner l'aïmara et Eric, embringué dans cette histoire parce que . . . . . la Guyane ne se limite pas au littoral.
Voici donc les différents protagonistes de l'affaire:
Pascal, "l'expert" |
L'Homme |
Jean-François dit "Jef" |
Mickaël dit "Micka" |
Eric |
L'idée folle est donc lancée à la fin du mois de novembre et le 18 décembre à 06h00 du matin, les deux coques alu sont mises à l'eau au barrage de petit saut avec à leur bord, votre serviteur et les cinq comparses
Ici j'apporte quelques précisions sur la topographie des lieux et je vous mets un bout de carte car sinon cela va être difficile à comprendre (cliquer dessus pour agrandir comme toutes les images d'ailleurs)
Le barrage de petit saut est situé à la confluence du Sinnamary, l'un des grands fleuves guyanais, et d’un cours d’eau mineur (la crique Cœur Maroni), à près de 60 km avant l'estuaire.
Le site permet à EDF de produire de l'électricité pour Cayenne et de son agglomération, de Saint-Laurent-du-Maroni, de Kourou et du Centre spatial guyanais ainsi que des autres villes de la région côtière.
Son lac de retenue, d'une surface d'environ 365 km² (environ 16 km de long sur 19 km de large), est le plus grand de France; plus grand que la ville de Paris !!!
Les travaux ont commencé en 1991 et se sont terminés en 1994. Lors de la construction du barrage, compte tenu de la taille de la forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site, ce qui a pour résultat que l'on traverse une forêt d'arbres morts lorsqu'on s'éloigne de la retenue d'eau pour rejoindre le Sinnamary.
(source Wikipedia)Le point de départ et le point d'arrivée sont entourés en jaune, au milieu, la forêt immergée, ... sans trace GPS ou guide compétent, on est face à un labyrinthe dans lequel on peut passer un bon moment avant de trouver sa route
Il est encore tôt, le jour commence à se lever |
Le paysage défile devant nous, il est hallucinant, le lac a recouvert l'intégralité d'une forêt et au fur et à mesure des années tous les arbres sont morts donnant cette impression de scène de science fiction.
Mes recherches m'apprendront qu'écologiquement ce n'est pas le top et que le choix de ne pas déboiser entraîne une production importante de carbone et de mercure qui se retrouve dans la flore puis la faune et termine son cheminement dans celui qui est au sommet de la chaîne alimentaire l'homme.
Mais attention cela ne veut pas dire que la zone est dénuée de toute vie, bien au contraire, poissons, oiseaux, et même singes hurleurs sont présents sur le territoire.
On est bien chargé mais en même temps, il faut nourrir 5 hommes (et un chien ;-) pendant 3 jours plus de la glace pour garder du froid, le matériel de couchage, de cuisine, de pêche et tous les petits extras qui rendent la vie douce lorsque l'on dort en hamac au milieu de nul part !!
Il nous faudra 3 heures pour remonter le lac et commencer à se diriger vers saut mouche (un saut étant un amalgame de rochers positionné en travers de la rivière et obstruant plus ou moins partiellement cette dernière selon les saisons).
Saut mouche, nous barrant la remontée du fleuve |
Observation, discussion, réaction, ... en avant ! |
Et en cette saison (fin de saison sèche début de saison des pluies) il n'y a pas d'eau, ce qui veut dire que le niveau est tellement bas, qu'il y a aucune possibilité de passer en barque, il va falloir décharger les embarcations, accrocher une corde de plusieurs dizaines de mètres et tirer les deux embarcations à tour de rôle depuis l'amont tout en envoyant deux courageux, installés dans les rapides avec de l'eau jusqu'à la poitrine pour diriger les coques afin qu'elles ne viennent pas s'écraser sur les rochers !!!
Ça s'appelle passer à la cordée, c'est la version "safe" et pas bourrin du passage de saut en saison sèche. ici pas de photos, je me suis planquée parce que vu l'électricité dans l'air j'aurai pu prendre un coup de baïkal ...
Une fois les deux coques passées (il faudra quand même 1h30 en raison de déchargement et rechargement) il ne nous restera que 30 mn pour arriver au saut Takari Tante, la frontière avec la Guyane profonde, l'antre de l'aïmara, lieu où ce poisson est qualifié de petit lorsqu'il fait moins de 10 Kg ! ! !
C'est là, on y est . . . .
Sur site, l'association "moukou moukou" met à disposition des gens responsables, deux carbets de grande taille. Il y a de quoi être surpris, contrairement aux habitudes guyanaises, ici, pas un seul déchet ne traîne, tout est rangé et les précédents occupants laissent accroché aux poutres des carbets ce qu'ils n'ont pas utilisé et qui n'est pas périssable (charbon de bois, bougies, sucre de canne, rhum, ...)
Les Hommes se sont installés vite fait bien fait, ont mangé un morceau, ils avaient calculés le coup, c'était repas froid pour gagner du temps ! et là je suis sortie de ma touque !!
Ça a un peu gueulé et on m'a prévenu que si je foutais le b... et qu'ils ne pouvaient pas pêcher, comme il n'y avait pas assez de nourriture pour tous les repas, je passerai à la casserole.
J'ai fait profil bas et j'ai évité de manger les restes sans autorisation du moins tant qu'ils ont été autour de la table ;-)
Dès la dernière bouchée engloutie, branle bas de combat, la table est dégagée et plein de petits poissons en plastique jaillissent de boites de couleur. Des cannes à pêche sont posées sur la table, les moulinets fixés, ... grosse agitation et .....
.... Tout le monde s'éparpille d'un coup avec son matériel, moi j'en profite pour faire le tour du propriétaire et faire quelques belles photos pour votre plus grand plaisir.
L’après midi se déroulera bien, puisqu'une première prise est faite par Jef, la pauvre bête finira illico sur le barbecue pour le repas du soir. là, je respire un peu, je suis sauvée pour aujourd'hui !
Au cours de la soirée, l'Homme partira avec Jef poser des trappes afin de faire -peut être- quelques belles prises, la nuit sera calme et le matin joyeux, un nouvel aymara est venu s'enferrer sur un piège, (c'est bon je suis sauvée !). La journée commence bien et elle va continuer dans la joie et la bonne humeur.
L'Homme prend une canne mais bon, même s'il y met de la bonne volonté le résultat n'est pas au rendez vous, heureusement Mickaël sauvera l'honneur et ma vieille carcasse avec un aymara de plus de 10 Kg.
Notre repas du soir |
Mais le temps file à toute vitesse, une nouvelle nuit s'écoule et il faut déjà envisager de repartir.
Entre temps, la pluie est tombée et le niveau de l'eau est montée de presque 50 cm, toute la physionomie du site et du fleuve a changé. le courant s'est accéléré, les bois morts échoués en amont du fleuve sur les berges se sont mis à flotter, il va falloir être vigilant ...
Et justement notre vigilance paiera puisqu'en plus de voir quelques vols de aras, nous croiserons la route d'une biche rouge, animal protégé que l'on voit bien rarement en Guyane.
Voilà, c'était une bien belle aventure, une première "expédition" en raison, des conditions liées au débit du fleuve, du fait qu'on est loin de tout et que chaque problème peut devenir une catastrophe.
Pour la petite histoire, nous sommes passés à 2 mm de la catastrophe en touchant la dérive du moteur sur une pierre et en manquant de pulvériser la boite de vitesse et un groupe de 8 personnes avec 2 coques alu parti 24 h après nous, a frôlé le drame lorsque l"un d'entre eux a failli se noyer dans saut mouche après avoir eu le pied pris entre deux rochers ...
Mais ce moment reste magique et nous donne la véritable image de la Guyane mais aussi de l'Amazonie, ce lieu dont petit, nous avons appris qu'il était "le poumon de notre planète".
Hé, vivement 2017 que je vienne avec vous...C'est quand même toujours une aventure!
RépondreSupprimerHé, vivement 2017 que je vienne avec vous...C'est quand même toujours une aventure!
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