Et voilà, ...
En un petit coup d'avion (1h30 mn), nous venons de survoler la forêt amazonienne et nous nous retrouvons à Belem, du moins à son aéroport, car hors de question pour nous de traîner dans cette ville que nous avons prévue de visiter en fin de séjour.
Il est 10h du matin, nous quittons l'aéroport et prenons un premier bus pour le centre ville puis un second qui nous amène à la gare routière (rodovario) afin de prendre un bus longue distance pour notre destination la plus éloignée de notre pont de départ, Sao Luis do Maranhao.
Certes c'est quand même un peu spartiate par rapport à une bonne nuit en hôtel mais c'est un super moyen de gagner du temps que nous avons déjà utilisé lors d'un précédent voyage en Amérique du sud.
Nous voilà à Sao Luis, il y a la ville nouvelle, peu intéressante et la vieille ville avec le charme suranné des bâtisses aux façades décrépies, des rues étroites et pavées, ...
C'est là que nous irons dormir car c'est à cet endroit que se trouve tout le cachet de cette ancienne ville coloniale qui bien qu'elle ait perdu de sa superbe, garde un cachet fabuleux et une belle animation nocturne.
Des grandes maisons comme celle-ci, il y en a plein, pour la plupart inoccupées et quand elle le sont, c'est surtout par des musées, des administrations, ...
Les particuliers ont déserté ce quartier qui il est vrai devient un peu "mal famé" avec ses façades lépreuses et la sensation d'abandon qui se dégage de l'ensemble.
Cependant il faut le dire à aucun moment nous nous sommes sentis mal à l'aise ou en insécurité et jamais nous n'avons été abordés même de nuit.
Les brésiliens sont des gens adorables, serviables, avec le cœur sur la main, ils ont amplement participé à la réussite de ce voyage.
Sur les conseils d'un collègue passé par là quelques mois plus tôt, nous logerons à la "casa Frankie", une vieille maison magnifique entièrement refaite.
Tout en bois avec une piscine, elle a un emplacement idéal, au cœur de la vieille ville, prêt de la mer et en plus il y a juste à côté une petite agence de voyages qui nous a été recommandée. Ça tombe bien on risque d'avoir besoin de leurs services !!
Notre première visite sera pour l'île d'Alcantara au large de Sao Luis. Il faut compter 1h à 1h30 mn de catamaran pour rejoindre cette île qu'on croirait oubliée du monde et de la modernité.
Capitale de l'aristocratie terrienne de la région qui s'était enrichie grâce à la culture de la canne à sucre, Alcantara est tombée dans la torpeur lors de l'abolition de l'esclavage en 1888 et elle n'en est jamais sortie.
Partout où porte notre regard, il semblerait que le temps se soit arrêté ou au moins ralenti. Une impression de langueur émane des bateaux, des rues pavées, des bâtiments dont la plupart sont en ruine et seuls quelques uns, rénovés grâce à des fonds internationaux donnent une idée de l'Alcantara d’antan.
Nous nous promenons dans les rues pour retrouver les sensations d'un autre siècle, découvrant de multiples trésors.
Mais il fait le dire, il faut chaud, très chaud et des fois se poser un peu et prendre le temps de se marrer c'est bien aussi . . . .
Après avoir fait quelques essais en sépia, je m'essaie à la photographie en noir et blanc qui je trouve rend vraiment cette impression que le temps s'est arrêté sur cette île, je vous laisse juger . . .
Mais ne croyez pas que nous sommes venus au Brésil pour farniente, un voyage en sac à dos, c'est pour aller plus loin, plus facilement, alors en avant, on continue notre périple et cette fois nous arrivons au 2° point de passage de notre voyage, le parc national dos lençois Maranhenses. Un parc national brésilien de plus de 1500 km² créé en 1982
Peu de gens connaissent, en même temps, si vous décidez d'aller au Brésil vous allez tous foncer vers Rio de Janeiro et les plages de Copacabana !! Pourtant, faites le test, tapez le nom du parc et regardez les commentaires des gens, c'est dithyrambique et largement mérité.
Pour y aller, il faut rejoindre le village de Barreirinheras à presque 300 Km au sud de Sao Luis et de là en 4X4, traverser le rio Preguiça (fleuve paresseux) grâce à une barge.
On en profite pour se faire prendre en photo par notre guide, c'est vrai qu'on a l'air malheureux ;-)
Pour la suite, on va rouler sur une piste défoncée durant presque une heure et là, après avoir fait une belle grimpette à faire pâlir de rage la dune du Pila, . . . .
Je vous laisse découvrir le spectacle qui s'est offert à nous.
Le concept est simple, nous sommes au bord de l'océan atlantique, les dunes de sable se sont formées et bougent au fil du temps et de l'action du vent. Mais le parc est établi sur une nappe phréatique et durant la saison des pluies, celle-ci se remplie jusqu'à arriver à saturation.
A partir de ce moment là on a un phénomène de résurgence et cela crée des lagunes d'eau douce. Ce qui est impressionnant c'est qu'il y en a entre toutes les dunes. Mais cette situation est assez brève, quelques semaines tout au plus car dès que commence la saison sèche, l'eau s'évapore et on se retrouve face à un véritable désert.
En attendant nous on est venu au bon moment et il y a de l'eau partout, donc le deal est simple, on marche et dès qu'on a chaud, on descend à toute vitesse jusqu'à la lagune, on se baigne pendant 5-10 mn avant de reprendre notre marche !! En même temps, notre guide est plein de patience, il n'a que nous à s'occuper et en plus on partage notre gouter avec lui !!!!
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que tout le monde nage dans le bonheur ;-)
J'ai dit . . . tout le monde ! ! !
Un petit essai en sépia, je trouve que ça a du cachet !
Mais voilà, toute les bonnes choses ont une fin, il est temps pour nous de quitter ces lieux enchanteurs et de faire chemin retour sur Belem qui sera la dernière étape de notre road trip.
Bien sur nous avons vu plein de choses plus belles les unes que les autres, des musées, de l'architecture coloniale, rencontré des gens adorables et serviables mais tout cela ne peut pas rentrer dans un article du blog, vous finiriez par vous lassez et vous me foutriez dehors en appelant Elisa au secours pour qu'elle prenne le relais avant que vous ne vous endormiez.
Alors on fait bref et intense et on se quitte sur un coucher de soleil sur les dunes du parc lençois avant de se retrouver très bientôt pour la dernière partie de notre aventure.