Il y a quelques jours, Elisa vous avait dit qu'elle vous préparait un super article, cependant, celui-ci elle ne pourra pas le rédiger et devra me faire confiance, car là où nous sommes allés, les chiens étaient interdits (je sais c'est de la discrimination mais pas moyen de contourner la règle !!)
Le Centre spatial guyanais (CSG) est une base de lancement française et européenne, située près de Kourou en Guyane française qui a été mise en service en 1968. Les fusées européennes Ariane, utilisées principalement pour le lancement des satellites de télécommunications, sont tirées depuis cette base. Complétant Ariane V dont la capacité d'emport est de 9,6 tonnes en orbite géostationnaire et 20 tonnes en orbite basse, deux nouveaux ensembles de lancement destinés à de nouveaux types de fusée sont introduits - Vega (capacité d'emport de 1,5 tonne en orbite basse, inauguration en 2012) et Soyouz (capacité d'emport de 3 tonnes en orbite géostationnaire, inauguration en 2011) - permettant à l'Agence spatiale européenne (ESA) de disposer d'une gamme complète de lanceurs. La base est gérée conjointement par le CNES (son propriétaire), Arianespace et l'ESA.
Grâce à une latitude très proche de l'équateur, les satellites lancés depuis le centre spatial bénéficient d'une vitesse additionnelle de près de 460 m/s liés à la vitesse de rotation de la Terre.
J'avais promis à toute la famille que dès que nous serions en Guyane, nous irions voir le départ d'un lanceur et comme la chance sourit aux audacieux, le dernier décollage d'Ariane V pour la série des ATV 5 s'est déroulé hier soir à 20h44, heure de notre maison.
Les fameuses invitations, lisez bien, ça rigole pas ... |
Ne croyez pas qu'il est si facile d'assister à ce type de lancement, il faut montrer patte blanche, demander des invitations et surtout être réactif car des fois, le lancement est reporté (ce qui fut notre cas puisqu'au départ il devait se faire le 24/07 à 22h45).
Il est difficile de décrire un tel spectacle, il faut véritablement le vivre et je dirai que cela réconcilie avec la morosité ambiante qui règne lorsque nous parlons des performances françaises en tous domaines.
Là il faut le dire, nous sommes bons, TRÈS BONS.
Pourquoi ?!?
Parce que le CSG et l'ESA viennent de réaliser 60 lancements d'engins dans l'espace sans une seule erreur et lorsque vous voyez sur les écrans le soulagement des ingénieurs de la salle Mercure une heure après le décollage au moment où le module ATV se déploie et devient autonome, vous comprenez que ce n'est quand même pas une mince affaire.
Cet article vous dépaysera certainement moins que d'autres, mais je voulais vous faire partager notre intérêt pour tout ce qui entoure et explique ce lancement.
Bon et comme je suis pas un enfoiré et que je suis content que vous veniez lire nos histoires guyanaises je vous glisserai quelques photos de cet événement.
Tout d'abord, pour info les ATV (au nombre de 5) ont eu pour mission d'assurer la logistique de la base spatiale internationale (ISS). Chacun d'entre eux porte le nom d'un personnage célèbre, à savoir:
Jules VERNEJoannes KEPLER
Edoardo AMALDI
Albert EINSTEIN
Georges LEMAÎTRE (infra sa biographie en quelques lignes)
Monseigneur Georges Lemaître (Charleroi, 17 juillet 1894 – Louvain, 20 juin 1966) est un chanoine catholique belge, astronome et physicien, professeur à Université catholique de Louvain. Sa « théorie de l'atome primitif », visant à expliquer l'origine de l'univers, constitue le fondement de la théorie du Big Bang.
Tout d'abord, il faut le dire, il a fallu attendre, .... longtemps, .... mais on était équipé et puis les enfants étaient prévenus, il y aurait une longue attente pour quelques instants de plaisir très intense (oui je sais, ça vous rappelle quelque chose !!)
Une fois nos PASS autour du cou, nous avons été pris en charge par le staff du CSG. Nous sommes montés dans des bus et nous avons été amenés sur l'emplacement "IBIS". Il existe plusieurs emplacements plus ou moins proches du site de lancement mais avec les deux enfants, par mesure de précaution nous étions sur un site d'observation se trouvant à 12 Km.
Il est vrai que comme il faisait nuit, sur le coup on a été un peu déçu, car la seule navette que l'on voyait était la maquette qui est au milieu du centre. Le lanceur lui était sur la montagne d'en face et on ne voyait que deux point lumineux !!!
Mais une fois l'appareil posé sur trépied et les réglages effectués il a été possible de la voir et de la prendre en photo.
La maquette |
La vrai en attente du départ |
Alors ce magnifique engin a décollé emmenant avec lui 20 tonnes de charges utiles (gaz, eau, repas, matériel de recherche, ...) en direction de la station spatiale internationale (ISS)
Dans le même temps, les écrans présents sur le site d'observation nous montraient en direct les images du décollage, nous les reverrons en boucle régulièrement pendant plus d'une heure ...
Nous suivrons le module durant une heure sur les écrans géants mis à disposition par le CSG (c'est le temps nécessaire pour la mise en place définitive de l'ATV avec déploiement des panneaux solaires et donc pour pouvoir affirmer que le lancement est réussi) avant de quitter les lieux, émerveillés et pressés d'assister à un nouveau lancement, surtout qu'il faut que vous sachiez que si Élisa n'avait pas pu venir, c'était aussi le cas de "la Princesse" qui a fait les frais de ce décollage décalé et a du rester la maison, commençant à travailler tôt le lendemain.
Au final, le vaisseau s'amarrera automatiquement à la station le 12
août, pour une durée d'environ six mois pendant lesquels il deviendra un
module additionnel pour les six astronautes se trouvant à bord de l'ISS.
A
la fin de sa mission, début 2025, le cargo sera rempli des déchets non
dangereux produits à bord de la Station. Il se détachera de l'ISS et
plongera vers l'atmosphère terrestre où il se consumera avec sa
cargaison, comme l'ont fait ses quatre prédécesseurs.
Voilà l'Automated Transfer Vehicle 5 "Georges LEMAITRE" avant l'ouverture de ses panneaux solaires lui permettant d'assurer son autonomie de vol et donc de s'amarrer seul à l'ISS |
En conclusion, cet « engin spatial est le plus complexe jamais construit par l’industrie européenne ».
Si on devait la résumer en une seule citation : « il
doit atteindre de façon automatique et autonome, une cible se déplaçant
à la vitesse de 28.000 km/h à une altitude de l’ordre de 300 km, avec
une précision de 10 cm et une vitesse relative inférieure à 7 cm/s »
Merci Jean Mi pour ce partage, très instructif,
RépondreSupprimerJe n'aurai certainement pas la chance de voir un jour...
Bises à vous 4
On pense à vous très souvent, et sait-on jamais, sur un coup de folie, te voilà dans l'avion direction l’Amérique du sud et sur un malentendu, tu atterris à Cayenne, ...
SupprimerVous nous manquez ....
On vous embrasse.