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samedi 24 mai 2014

Une rencontre (vraiment) exceptionnelle . . . .

       Hier soir toute la famille m'a abandonné à la maison, je les ai bien vu se préparer tranquillement mais comme il faisait nuit je ne me suis pas affolée, mal m'en a pris !!
Ni une, ni deux, en moins de temps qu'il faut pour le dire, l'Homme est sorti de la chambre avec la princesse, l'appareil photo à l'épaule, tandis que les enfants s'étaient fixés des lampes frontales sur la tête, ils m'ont claqué la porte à la truffe en me disant de garder la maison et ont filé en pensant me laisser là, mais ....

          Comme je suis "une fille de rien", (c'est comme ça que m'appelle l'homme parce que depuis que je suis arrivée en Guyane, je traine partout à la poursuite des lézards) j'ai filé derrière eux et je n'ai pas tardé à les retrouver sur la plage du Novotel dans  la anse de Montabo à deux pas de la maison.



  
Bien sur je me suis fait discrète car comme ils allaient voir les tortues luth, je sais que mes congénères et moi on n'est pas les bienvenus car on dérange ces grosses choses qui avancent à deux à l'heure en remuant du sable dans tous les sens.


C'était pas la 1° fois qu'ils y allaient mais ça a été la bonne, ils en ont vu plein de ces mastodontes des mers et pendant ce temps moi je me suis un peu renseignée pour vous écrire un article bien informé et digne de ce nom !!


 
     Il faut donc savoir (bande d'ignorants patentés) que les plages de Guyane comptent parmi les plus importants sites de pontes de tortues marines au monde. Trois espèces y nidifient régulièrement : la tortue luth (Dermochelys coriacea), la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) et la tortue verte (Chelonia mydas). Espèces menacées, les tortues marines font l'objet de programmes d'études et de conservation depuis de nombreuses années en Guyane, depuis 1998 l'association Kwata a mis en évidence l'importance des plages de l'Ile de Cayenne comme sites de reproduction majeurs pour les tortues olivâtre et luths. D'ailleurs de nombreux bénévoles (ceux de l'association KWATA surtout) arpentent les plages pour enregistrer les tortues, vérifier si elles sont pucées et le cas échéant y remédier, mais aussi lutter contre le braconnage et "éduquer" les touristes sur les gestes simples à faire et ne pas faire pour géner la tortue lors de sa ponte.


       Mais commençons par le début et en image, car certes on peut arriver et les voir sortir de l'eau mais il se peut aussi qu'elles soient déjà immobiles dans le sable et comme il fait nuit et que le ciel est couvert, ce n'est pas facile de les voir, alors on cherche les traces et c'est  difficile de les rater !! la preuve ...
On dirait qu'un tracteur vient de passer !!






      Dès qu'elle est sortie de l'eau, la tortue Luth grimpe jusqu'au sommet de la plage, là où la mer n'arrive pas, balaie le sable et creuse un trou d'environ 80 cm, pond, rebouche le trou, le camoufle en pivotant sur elle-même et repart à la mer, directement ou indirectement. La tortue Luth effectue en effet souvent quelques boucles sur la plage avant de repartir. Souvent très lourde, la tortue pousse des soufflements pendant ce temps de ponte car cela lui demande de gros efforts. Ce spectacle, pour celui qui ne l'a jamais vu, et même apparemment pour les habitués, est toujours impressionnant.






     Mais attention, ne croyez pas que cela se fait en 5 mn, c'est une tortue, pas un lapin, le temps qu'elle monte, qu'elle trouve le bon endroit, qu'elle ponde et qu'elle retourne dans l'océan, il faut compter de 2 à 4 heures !!!
         Faut être patient quoi !! 


         Comme vous pouvez le voir sur la photo, la tortue Luth ne possède pas d'écailles mais une peau sur des os dermiques. Sa protection est assurée par un épaississement de la peau, formant ainsi une pseudo carapace lisse avec l'aspect du cuir. La couleur de sa peau est d'un bleu très foncé. Son corps est parsemé de petits points blanchâtres. Cette dossière est traversée de 7 carènes longitudinales et se termine en pointe. (ça je l'ai appris sur internet, je ne suis  pas allée fourrer mon museau trop prêt, elles soufflent ces bêtes là et ça fait peur)





          Cette tortue fréquente tous les océans de la planète et peut vivre 50 ans. Elle peut plonger jusqu'à plus de mille mètres de profondeur et rester 80 minutes sans respirer. Malheureusement, sa survie est menacée par le braconnage (en particulier des œufs), les filets de pêche, et la pollution. Se nourrissant principalement de méduses, et parfois de poissons, elle peut avaler des morceaux de sacs plastiques qu'elle aura confondu avec sa pitance habituelle (je vous avais prévenue, elles sont quand même pas futées, moi je confonds pas les croquettes et l'emballage, non mais !!!) Elle peut avaler quotidiennement une quantité de méduses égale à son poids soit aux environs de 450 Kg et jusqu'à 950 Kg pour la plus grosse jamais enregistrée.    


Ben là, elle s'en va, elle a fini son affaire et rejoint la mer, ...

                  Si vous venez nous voir, vous aurez peut être la chance d'en voir, bon certes ça tombe pendant la période des pluies mais ce qu'il faut savoir c'est que deux mois plus tard, c'est "l'émergence", les bébés tortues sortent de leurs œuf et rejoignent la mer pour la grande aventure de la vie et  ça c'est vers juillet et août, alors qu'est ce que vous attendez non d'une tortue ;-) ?

Au fait pour vous préparer à l'aventure, je vous mets une photo du panneau qui indique ce qu'il ne faut pas faire lorsqu'on va à la rencontre de ces magnifiques bébétes.

C'est marqué sur le panneau que je suis "persona non grata"

1 commentaire:

  1. Merci pour cette belle leçon d'histoire naturelle en image Elisa. Tu m'épates vraiment, remarque on dit toujours "tel chien, tels maîtres" ;) Une léchouille bien mouillée à tes petits gnomes, à la princesse et à l'homme.

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